Lancé à l’initiative de l’association des Mutuelles pour la santé planétaire, le Serment de Cambrai vise à rassembler les acteurs européens de la santé, de l’agriculture et de l’environnement pour lutter contre l’exposition aux pesticides de synthèse à travers les objectifs suivants :
- Faire connaître les droits des victimes des pesticides afin qu’elles bénéficient d’une meilleure réparation de leur préjudice.
- Informer les citoyens des bienfaits scientifiquement démontrés de la bio pour la santé publique et planétaire.
- Réaliser un plaidoyer commun entre acteurs de la santé, de l’environnement en France, en Belgique et en Europe pour un nouveau cap agro-écologique sans pesticides et fertilisants de synthèse.
- Réfléchir à des placements mutualistes financiers dans les filières sans pesticides et bio en Europe. La Fabrique à sucres à Cambrai est un exemple emblématique à réussir.
- Mobiliser les acteurs de la santé et les citoyens partout en Europe avec l’Odyssée pour notre santé.
- Organiser et mettre en œuvre une stratégie de temps long en Europe en nous réunissant chaque année.
Le Serment de Cambrai
Cambrai, le 6 octobre 2025
Nous, acteurs européens de la santé publique, de l'agriculture biologique et de l’environnement, prenons l’engagement d’unir nos forces pour faire advenir un nouveau chapitre de la santé publique grâce à une alimentation et une agriculture (jardins familiaux, élevage, grandes cultures, arboriculture, maraîchage, vignobles, etc) sans pesticides de synthèse.
Notre constat est le suivant :
- Les dégâts du dérèglement climatique sont de plus en plus aigus, perceptibles et coûteux.
- Plus du tiers des émissions de gaz à effets de serre est lié aux systèmes alimentaires et agricoles basés sur la pétrochimie et les énergies fossiles.
- L’usage massif des pesticides dans l’agriculture intensive est une des causes majeures du déclin drastique de la biodiversité.
- Le nombre de nouveaux cas de cancers, de maladies neuro-dégénératives et autres maladies chroniques ne fait qu'augmenter.
- Les pesticides disséminés dans l'environnement contribuent à cette augmentation, en exposant les populations, tout au long de leur vie dès la période foetale.
- Les expositions des personnes les plus précaires et vulnérables sont insuffisamment prises en compte que ce soit dans leurs environnements de vie ou de travail.
- Cette croissance constante des maladies chroniques menace la viabilité de nos systèmes de soins.
- Une majorité de la profession agricole comme de la population générale souhaite une transformation profonde du modèle agricole, que les connaissances agronomiques rendent aujourd’hui possible.
- 300 000 tonnes de pesticides sont épandues chaque année sur les cultures en Europe, provoquant maladies professionnelles, pollution des sols, de l’eau, de l’alimentation et imprégnation de la population, selon de nombreuses données scientifiques.
Il est temps de retirer de nos vies ces causes identifiées de maladies chroniques notamment de cancers. Pour la santé de toutes et tous (agriculteurs, travailleurs saisonniers formels et informels, salariés de l'agroalimentaire, riverains et plus globalement l'ensemble des consommateurs) pour la biodiversité, la préservation des milieux et pour limiter le réchauffement climatique, nous devons créer un nouveau cap agricole et alimentaire.
Pour créer ce nouveau cap, nous unissons nos forces avec ces demandes :
- Maintenir et donner les moyens d’atteindre l'objectif de réduction de 50 % de l'usage des pesticides dans l'UE d'ici à 2030.
- Appliquer la législation Européenne sur l'évaluation de la toxicité des pesticides.
- Réévaluer les autorisations de mise sur le marché en Europe, en prenant en compte les évidences scientifiques récentes, notamment des effets cocktails et des expositions chroniques à faibles doses sur la santé humaine et la biodiversité.
- Interdire l'exportation des pesticides hors Union Européenne quand l’usage est interdit en Europe. Interdire l’importation en France et en Union Européenne de produits traités par des pesticides interdits en Union Européenne.
- Réaliser 20% minimum d'alimentation bio dans les marchés publics alimentaires dès 2025.
- Mettre en œuvre une Europe 100% agro-écologique sans pesticides d'ici 2050 et 25% d'ici 2030.
L’accès pour toutes et tous à une alimentation saine et durable est un enjeu de justice non négociable qui doit être porté par l’ensemble des décideurs. Aussi, une sécurisation économique de la transition agricole pour les agricultrices et agriculteurs doit être mise en œuvre. Nous prenons l’engagement de nous réunir physiquement tous les premiers lundis d’octobre afin de faire un point étape de l’avancement de notre Serment.
La santé des enfants et des générations à venir est la boussole qui guide notre motivation à faire vivre ce Serment.