Hommage de la LPO à Guilhem Lesaffre

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Alors que le printemps explose de vie, Guilhem Lesaffre s’est estompé. Difficile à croire, tant il restera présent dans nos mémoires comme dans nos consciences.

Guilhem Lesaffre/LPO

Le personnage a traversé le temps avec une allure princière, une admirable compétence, une détermination inaltérable, une volonté constante de partager et une obsession à préserver le vivant.

Nous nous sommes rencontrés alors que les intérêts du CORIF et de la LPO semblaient divergents. Contre toute attente, sourire aux lèvres, Guilhem m’a soufflé « on parviendra à se rassembler, c’est inévitable ». Il a fallu quelques années pour que la confiance s’installe mais sa clairvoyance s’est concrétisée. Sa force tranquille de persuasion a imposé l’intérêt général. Entrant légitimement comme administrateur à la LPO, je garde en souvenir ses déclarations de postulant « Entomologiste dès l’âge de 12 ans. Début de la pratique de l’ornithologie en 1971 ». Suivaient les étapes de son parcours évoquées avec pudeur alors qu’elles relèvent de l’exceptionnel.

Apprenant sa disparition, une envolée d’admiration a imprégné les réseaux sociaux. Aucune retenue dans les témoignages. L’hommage est universel. Les pionniers de l’ornithologie se disent orphelin. Il est rappelé son énergie visant à créer l’Association Parisienne d’Ornithologie (APO) qui existant dès 1977, publie « Les oiseaux de la Région Parisienne et de Paris », une façon inédite à l’époque de valoriser l’ornithologie urbaine, comme le souligne Frédéric Malher. Ailleurs, on rappelle ses quarante ans d’enseignements qui le conduisent à devenir conseiller pédagogique et Professeur formateur. Ce talent professionnel servira évidemment la vulgarisation ornithologique. Les micros de radio et les caméras de télévision se sont réjouit d’accueillir « l’homme qui parlait à l’oreille des oiseaux ». De même ses livres publiés dans les éditions par les plus prestigieuses font désormais référence. L’équipe d’Ornithos, complice du savoir, dit aussi l’irréparable vide. Pour ceux qui n’ont pas eu le délicieux privilège de croiser la route de Guilhem, cette évocation, trop rapidement tracée, peut sembler excessivement bienveillante. Elle n’est en réalité, pas à la hauteur du grand ornithologue. Guilhem s’inscrira parmi nos indispensables mentors et n’en finira pas de nous guider.

Cher Guilhem, tu as tant donné au cours de ta vie que je n’hésite pas à te solliciter à niveau : en t’envolant, libère des poussières de ton savoir pour éclairer, encore et encore, nos connaissances.

Toutes les équipes de la LPO, s’associent à moi, pour proclamer à la famille de Guilhem, à ses proches et à ses si nombreux amis notre totale solidarité dans la peine qui nous bouleverse.

 Allain Bougrain Dubourg