Evaluation à mi-parcours du plan national d’actions en faveur de l’Albatros d’Amsterdam

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Piloté par la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises, ce programme de conservation bénéficie de l’appui technique et scientifique de la LPO.

Albatros d’Amsterdam (Diomedea amsterdamensis) – Crédit photo : Hadoram Shirihai

Avec une population à peine supérieure à 200 individus, l’Albatros d’Amsterdam, endémique de l’île française éponyme située au sud de l’océan Indien et au sein de la plus grande réserve naturelle nationale de France, est proche de l'extinction.

Lancé en 2018 et mené sur 10 ans, ce second PNA en faveur de ce géant des mers, vise à améliorer nos connaissances sur l’espèce afin de mieux la protéger.

Une évaluation à mi-parcours est réalisée cette année afin d’adapter ou d’actualisé si nécessaire certains objectifs et en fonction, ajuster l’utilisation des moyens pour la seconde période de mise en œuvre du plan d’actions.  

Selon l’estimation des paramètres démographiques réalisée en 2022 par le Centre d’Études Biologiques de Chizé du CNRS, il ressort que :

  • 63 couples reproducteurs ont été dénombrés,
  • La population croît très lentement (+5.08 % chaque année),
  • Malgré quelques valeurs faibles dans les années 1990, le succès reproducteur (soit la probabilité qu’un œuf devienne un poussin à l’envol) est resté stable lors des 20 dernières années avec une moyenne de 63.4 % de réussite.
  • Le taux de survie annuel varie très peu au cours du temps et est le plus élevé, toutes les espèces d’albatros confondues, avec des probabilités de survie calculées de :
    • 92 % chez les juvéniles (1-2 ans),
    • 98 % chez les immatures (de 3-7 ans)
    • 97 % chez les adultes (> 7 ans).

Par ailleurs, l’étude de la répartition en mer des Albatros d’Amsterdam menée en 2022 a également permis de confirmer qu’au cours de leurs premières années en mer, ces oiseaux se dispersent dans l’océan Indien, au nord du front subtropical, des côtes d’Afrique du Sud aux côtes australiennes, dans une vaste zone où opèrent de nombreux navires, notamment de pêche palangrière au thon.

Enfin, un individu juvénile a été observé errant pendant plusieurs mois en dehors de l’océan Indien, dans l’océan Pacifique (Delord et al. 2022)1. Cette découverte sans précédent pourrait avoir d’importantes conséquences en termes de stratégie de conservation de l’espèce.

A suivre…

1Delord, K., Poupart, T., Gasco, N., Weimerskirch, H. and Barbraud, C. 2022. First evidence of migration across the South Pacific in endangered Amsterdam albatross and conservation implications. Marine Policy 136: 104921.