Bilan du projet IDéMAR

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Selon certains scientifiques relayés par l’organisation maritime mondiale (OMI), en 2050 il pourrait y avoir plus de plastique que de poisson dans les océans. Face à cette prédiction, les acteurs de la mer doivent se mobiliser pour instaurer une meilleure gestion des déchets. C’est notamment le cas en Charente-Maritime où la LPO coordonne depuis 2017 une démarche de collaboration multi-acteurs visant la réduction à la source des déchets marins. 

Plage, et gestion des déchets

Crédit photo 1 : A. Pottier/LPO Crédit photo 2 et 3 : P. Loubat / LPO

Des acteurs du territoire investis dans une collaboration progressive 

Commencer par réunir les divers acteurs concernés en un groupe de travail fructueux a été la première étape de structuration de cette démarche de collaboration. Cela a permis de proposer un premier projet (CODEMAR 2017-2019) collaboratif, sortant des logiques sectorielles habituelles. 

Ce projet a permis de réaliser plusieurs diagnostics sur l’origine et les problèmes de gestion des déchets marins. Ainsi, les représentants de la pêche, de la conchyliculture, le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, la communauté de communes de l’île d’Oléron ainsi que la société coopérative TEO et la LPO ont partagé leurs données, leurs expertises et encadré différents travaux afin d’obtenir un état des lieux de la problématique des déchets marins sur leur territoire commun 

Financé par le fonds européen pour la pêche (FEAMP) et la région Nouvelle Aquitaine, le projet CODEMAR s’est poursuivi grâce à la mobilisation des acteurs autour d’un second projet, le projet IDéMar (2019-2021); financé par le même biais. 

Le projet IDéMar s’est attaché à proposer des solutions pour réduire le volume et les impacts des déchets marins grâce principalement à l’élaboration de mesures à destination des professionnels de la mer. 

Les lycées maritimes, les gestionnaires de ports et l’ensemble des collectivités locales ont apporté leur contribution aux travaux menés par IDéMar, toujours en concertation et portés par la LPO. En marge de ces projet, d’autres initiatives ont vu le jour et ont été partagées par les acteurs intégrés à la démarche, contribuant ainsi à la dynamique de collaboration à l’œuvre sur le territoire. 

 

Des outils divers et adaptables  

Au-delà des diagnostics du projet CODEMAR, les 18 mois d’échanges, de mutualisation et de concertation à l’œuvre durant le projet IDéMar ont abouti à la production d’un panel d’outils mobilisables par tous et adaptables sur d’autres territoires.  

Un module pédagogique sur les déchets marins à destination des formateurs et enseignants a été co-construit par les animateurs nature de la LPO et des enseignants des lycées maritimes. L’objectif est de sensibiliser les futurs professionnels de la mer le plus tôt possible dans leur apprentissage et ainsi renforcer leur implication dans la réduction des déchets.  

Un outil d’aide à la classification des déchets marins a été proposé pour aider les opérateurs utilisant les protocole DCSMM-OSPAR visant à éviter les erreurs de classification et permet également d’impliquer les pêcheurs et conchyliculteurs dans ces suivis.  Outil test sur le territoire local, le CEDRE, qui anime le réseau de surveillance des sites suivis via ces protocoles, ambitionne de s’en inspirer pour crée un outil national.  

Par ailleurs, des solutions pratiques et concrètes ont été formulées : 

  • Pour la création d'une filière de récupération des matériaux conchylicoles en bon état en présentant les différents scénarios possibles. A destination des communes, ces scénarios permettent de se rendre compte des coûts, des acteurs à mobiliser pour chaque étape du processus et des limites de chacun. En ce sens ils sont un véritable outil d’aide à l’action sur le territoire étudié.  
  • Pour des solutions de gestion des déchets produits et pêchés sous forme de fiches techniques à destination des acteurs de la pêche professionnelle. Mobilisables par les comités des pêches, ces fiches synthétiques regroupent les informations essentielles pour mettre en œuvre des solutions à bord, à quai et auprès d’acteurs tiers. 

Au sein du projet, deux vidéos de communication ont été également été produites afin de présenter la problématique des déchets marin au grand public à travers la vision des pêcheurs et des conchyliculteurs 

 

Une démarche duplicable et adaptable 

La Charente-Maritime, qui présente de nombreuses activités en lien avec la mer est le laboratoire idéal pour penser ces solutions. Mais si l’expérimentation au niveau local permet de traiter la problématique d’un territoire en particulier, la démarche portée par la LPO est aisément duplicable ailleurs ; les résultats sont utilisables tels quels ou adaptables aux spécificités d’autres territoires et la dynamique de collaboration multi-acteurs est souhaitable partout où ce n’est pas encore la norme.  

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