Nous saluons l’annonce d'avancées concrètes comme les lancements d’un plan national d’action en faveur des vieilles forêts et des vieux bois, si importants pour la biodiversité ; d’un appel à manifestation d’intérêt "Territoires forestiers résilients" pour expérimenter des démarches de concertation ; l'élargissement des acteurs du Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois et son pilotage devenant interministériel. Pour autant, des sujets importants restent en suspens : encadrement des coupes rases de grande dimension ; enjeux spécifiques des forêts ultramarines ; sortie des produits chimiques de synthèse. Nous appelons le futur gouvernement, les collectivités, parlementaires et tous les acteurs de la filière à poursuivre un dialogue constructif et la mobilisation de tous pour définir les principes et modalités d'une gestion soutenable des forêts.
Les Assises de la forêt et du bois ont ouvert un dialogue inédit et indispensable
Lancées le 19 octobre 2021, les Assises de la Forêt du Bois ont été saluées par nos organisations, tant pour la qualité des débats que par le choix de leurs quatre thèmes de travail : résilience de la forêt face au changement climatique, préservation de la biodiversité, valorisation économique, renforcement du dialogue avec la société.
Nous avons contribué activement aux réflexions des groupes de travail, et avons résumé nos propositions dans un document final de synthèse portant sur les forêts métropolitaines et ultramarines. Ce document, diffusé en janvier 2021, appelait à s’appuyer sur 3 dispositifs pour poursuivre le dialogue, à ouvrir 4 chantiers de moyen terme et à prendre 5 décisions immédiates et marquantes à court terme.
Les premières avancées concrètes étaient attendues
Nous saluons l’annonce du lancement d’un plan de protection des sols forestiers et d’un plan national d’action en faveur des vieilles forêts et des vieux bois attendu depuis 2004, deux sujets si importants pour la biodiversité et la résilience. Dans ce cadre, nous appelons à la mise en place d’un véritable réseau de forêts en libre évolution à l’échelle nationale, s'inspirant de démarches existantes dans plusieurs régions.
Nous constatons avec soulagement l'intention de mieux encadrer les soutiens financiers accordés pour l’adaptation des forêts au changement climatique, en prévoyant notamment une obligation de diversification des plantations au-dessus de 4 ha et l'annonce de la création d'une commission scientifique sur les arbres exotiques. C’est un premier pas encourageant.
Nous saluons également le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt "Territoires forestiers résilients" expérimenter des démarches de concertation autour de l’adaptation de la gestion des forêts au changement climatique.
Enfin, nous partageons l’objectif de renforcer les moyens consacrés à la résilience des forêts face aux crises, notamment climatique et de biodiversité, par l’intermédiaire de moyens pérennes. Nous restons vigilants concernant leur utilisation à bon escient, en particulier dans les espaces protégés.
Des sujets urgents restent en suspens
Cela étant, nous regrettons que l’occasion n’ait pas été saisie de supprimer clairement l’utilisation en forêt des produits chimiques de synthèse, et de promouvoir leurs alternatives.
En outre, nous demandions qu’un nouveau cap soit donné sur l'encadrement des coupes rases de grande dimension, ces perturbations de l’écosystème et du paysage étant particulièrement rejetées par nos concitoyens. Cette réflexion devra se poursuivre pour promouvoir des pratiques d’exploitation moins impactantes.
Enfin, nous regrettons vivement à nouveau que la grande diversité et richesse des contextes et enjeux des forêts ultramarines ne donnent pas lieu à des décisions concrètes significatives pour répondre aux attentes des acteurs de ces territoires.
Voies d'avenir
Face au changement climatique, les forêts ont un rôle essentiel à jouer. Celui-ci est d'ores et déjà fragilisé par les difficultés de la gestion des forêts à s’adapter. Découlant d'une crise climatique durable, ces enjeux plaident pour une révision en profondeur de la politique forestière. Une gouvernance plus ouverte à tous les enjeux et des choix politiques fixant un cap partagé restent à concrétiser dans les années à venir. Nos organisations œuvrent ensemble depuis la remise du rapport “Forêts françaises en crise” en mai 2020 à la députée Anne-Laure Cattelot. Nous portons des propositions communes visant à inscrire les enjeux environnementaux à leur juste place dans la multifonctionnalité des forêts. Nos organisations sont déterminées à poursuivre et renforcer le dialogue sur ces enjeux d’importance.
La LPO, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, le Comité français de l’UICN, Réserves naturelles de France et le WWF