C’est pour réfléchir à cette épineuse question que la LPO a réuni près de 300 représentants de l’Etat, experts scientifiques, industriels, juristes et ONG à l’occasion du séminaire « Photovoltaïque et biodiversité », qui s’est déroulé ce 29 novembre à l’Assemblée Nationale, en partenariat avec l’ADEME et l’OFB.
Organisé à la veille de l’ouverture de la COP28 sur le climat, cette rencontre faisait suite à la publication en octobre 2022 par la LPO d’un rapport « Centrales photovoltaïques et biodiversité » présentant la synthèse des connaissances sur le sujet ainsi que des recommandations de bonnes pratiques.
Du fait de ses faibles émissions de CO2, de sa rapidité de déploiement et de ses coûts en constante diminution, l’énergie solaire est amenée à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique en cours en France et dans le monde. La LPO considère toutefois que les centrales photovoltaïques ne doivent pas être implantées dans les espaces naturels sensibles ni contribuer à l’artificialisation des sols en grignotant des zones forestières ou agricoles. En privilégiant leur installation sur des sites déjà dégradés, tels que des parkings, des habitations ou des friches industrielles, il est même possible d’y améliorer la biodiversité par la mise en œuvre de mesures adaptées.
La création d’un observatoire des énergies renouvelables et de la biodiversité au premier trimestre 2024 doit permettre d’améliorer la planification des projets photovoltaïques et d’évaluer de manière indépendante leurs impacts potentiels sur les écosystèmes, à l’instar de l’Observatoire de l’éolien en mer créé en 2022. De nombreux travaux de recherche restent encore à mener pour améliorer la compréhension des incidences des centrales photovoltaïques sur les milieux naturels afin d’identifier et mettre en œuvre les différentes mesures permettant la conception de parcs durables respectueux de la nature.
Le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité sont les deux faces d’une même crise mondiale. Et il n’est pas possible de régler un problème au détriment de l’autre. Résoudre cette équation complexe constitue le défi environnemental de ce siècle, et doit mobiliser l’ensemble des acteurs, dans la concertation et avec détermination.