Politique Agricole Commune : la LPO met les eurodéputés devant leurs responsabilités

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À l’approche du vote de la Politique Agricole Commune, la LPO s’inquiète du manque d'ambition de certains députés européens pour choisir enfin une agriculture plus juste, responsable et cohérente que l’actuelle PAC. 

dessin représentant un fermier

Après des négociations entre différents groupes politiques, le Parlement européen va se prononcer sur la PAC 2021-27 lors d’un vote en plénière qui se déroule entre le 20 et le 22 octobre 2020. 

Pesant environ un tiers du budget total de l'UE, soit près de 60 milliards d'euros annuels, la PAC soutient aujourd’hui un modèle industriel basé sur la compétitivité et la productivité qui contribue directement à l’épuisement des ressources naturelles, au réchauffement climatique et au déclin de la biodiversité. Depuis 1980, l'Europe a ainsi perdu 57% de ses oiseaux dans les zones rurales, où les insectes se raréfient également à un rythme très préoccupant.  

Un statu quo condamnerait la situation socio-économique de nos paysans ainsi que notre environnement à se dégrader encore jusqu’en 2027. Pour que la prochaine PAC soit au service d’une transition massive vers l’agro-écologie et l’agriculture biologique, elle devra orienter, accompagner et rémunérer les paysans pour favoriser des pratiques vertueuses pour le climat, l’environnement, et le bien-être animal. 

L’engagement des eurodéputés est donc crucial pour réformer en profondeur notre système agricole et alimentaire en vue d’affronter efficacement trois défis principaux : 

  • Renforcer la souveraineté alimentaire de l’UE en favorisant la diversification des productions à l’échelle des territoires et en encourageant le développement de filières aujourd’hui déficitaires. 
  • Redistribuer et rééquilibrer les subventions aux paysans en privilégiant les pratiques agricoles durables plutôt que l’expansion et la mécanisation des exploitations, notamment par le soutien à la conversion à l’agriculture biologique et à la mise en place de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC). 
  • Restaurer la biodiversité rurale en réservant une partie des espaces agricoles à la nature grâce à des aides complémentaires en faveur de programmes écologiques.
Au-delà de l’urgence, on constate que les citoyens souhaitent aujourd’hui pouvoir consommer des denrées saines, respectueuses de l’environnement et produites à proximité. En tant que premier pays agricole européen, la France a le devoir de porter les propositions de réforme de la PAC qui s’imposent.

Allain Bougrain Dubourg

Président de la LPO