Prise en charge d’un Gypaète barbu : une première historique au Centre de sauvegarde

Actualité

Le Centre de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO PACA accueille plus de 250 espèces différentes. Cependant, malgré cette grande diversité, l’année 2023 a pu sortir du lot, avec un accueil exceptionnel et non des moindres. Il s’agit bien d’un Gypaète barbu qui a été admis en soins début juillet. Voici le récit de son incroyable voyage en Europe. 

Le Gypaète barbu, Rei del causse en volière de réhabilitation

Rei del causse en volière de réhabilitation © Emeline Pujolas

Relâché en mai 2022 dans les Grands Causses, ce Gypaète barbu âgé d’un an et demi s’est retrouvé en difficulté au nord de l’Allemagne. Grâce au programme Life Gyp’act, il a pu être équipé d’une balise GPS permettant son suivi plusieurs années après son relâcher. Ce programme européen d’étude des gypaètes prévoit notamment des actions de réintroduction, d’amélioration de la ressource trophique, de réduction des menaces et de sensibilisation du public. 

La balise GPS indiquant un stationnement inquiétant, l’alerte a été donnée et le vautour a rapidement pu être pris en charge par un Centre de sauvegarde allemand. Cette réactivité lui a sauvé la vie, car il ne pesait plus que 3,5 kg, soit 2kg de moins que la normale à son âge. Si vous voulez en savoir plus sur son périple, voici le lien de l’actualité.

Rei del causse en volière

Rei del causse © Emeline Pujolas

Une fois son état stabilisé, le transfert du gypaète, prénommé « Rei del Causse » par le programme, a été organisé jusqu’en France au Centre de sauvegarde de la LPO PACA. A son arrivée, il a été installé immédiatement dans une volière de 64m de long. L’objectif était qu’il se remuscle en profondeur, afin qu’il puisse être relâché de nouveau dans les Grands Causses. L’équipe de soigneuses veillait quotidiennement à ce qu’il s’alimente correctement et évaluait son vol. Quelques jours ont suffi à Rei del Causse pour retrouver toute son endurance et un vol parfait ! Il a donc pu être relâché et vogue de nouveau dans le ciel français. Vous pouvez visualiser la vidéo de sa remise en liberté sur notre compte Instagram.

Gypaète barbu en vol

© Louison Tassel

Le Gypaète barbu est l’une des quatre espèces de vautours présentes en France, et indéniablement une des plus menacée. En effet, le gypaète est considéré comme Vulnérable sur la Liste Rouge IUCN européenne et en danger d’extinction en France. En 2022, seulement 78 couples ont été répertoriés en France. 

Anciennement appelé le casseur d’os, les populations de gypaètes barbus subissent de nombreuses menaces, dont les principales sont l’intoxication (touchant tous les rapaces nécrophages), les collisions avec les réseaux électriques et le braconnage (qui a été la principale cause de disparition de l’espèce). 

S’ajoute à cela, une multitude de menaces indirectes qui impactent également les gypaètes au quotidien (dérangements visuels ou sonores, dégradations et pertes d’habitats, insuffisance des ressources alimentaires et fragmentation et isolement des populations). Leurs populations sont donc encore très fragiles à l’heure actuelle. 

Gypaète barbu immature en volière

Gypaète barbu immature en volière © Emeline Pujolas

Nous tenions sincèrement à remercier les acteurs du programme Life Gyp’act pour leur confiance ainsi que nos confrères des Centres de sauvegarde, Mireille Latier (Tichodrome) et Stephan Maury (Hegalaldia) pour leur partage d’expérience et de protocoles, qui nous ont permis d’adapter notre prise en charge sur cette espèce si particulière. 

Gypaète se remusclant en volière

Gypaète se remusclant en volière © Emeline Pujolas

Le mois de juillet n’ayant pas fini de nous réserver des surprises, à peine une semaine après le relâcher de Rei del Causse, c’est un nouveau jeune gypaète qui a passé les portes du Centre de sauvegarde. Nous vous raconterons toute son histoire dans une prochaine actualité, mais si vous voulez déjà en savoir plus, voici le lien de l’article de presse.

Pour nous aider à poursuivre nos actions, vous pouvez faire un don au Centre de sauvegarde ou utiliser le moteur de recherche solidaire Lilo.