Le Château de Berne est condamné pour avoir altéré l'habitat de la Tortue d'Hermann

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Le domaine viticole varois avait défriché 6 hectares dans une zone Natura 2000 abritant ce reptile protégé

Tortue d'Hermann © Aurélien Audevard

Pour avoir altéré l’habitat de la tortue d’Hermann, le Château de Berne a été condamné ce vendredi 24 septembre. Le délibéré sur l’affaire impliquant le viticulteur dans la destruction de l’habitat de cette espèce protégée, fait part d’un jugement exemplaire de 100.000 euros d’amende et 375.700 euros qui seront affectés à la réparation du préjudice écologique. 3000 euros de dommages et intérêts seront également versés pour chacune des associations requérantes, la SOPTOM-CRCC, FNE PACA et la LPO PACA.

L'ancien directeur général du domaine écope lui de 25.000€ d'amende, tout comme le directeur d'exploitation. Lors du procès, l'accusation avait même demandé une peine de six mois de prison avec sursis contre l'ancien dirigeant du Domaine.

Le Château de Berne annonce vouloir faire appel du jugement.

En 2019, le Château de Berne avait défriché près de 6 hectares, s'étendant sur plusieurs parcelles du domaine sur le territoire de la commune du Cannet des Maures. Ces terres se trouvent en zone Natura 2000 et classées rouge au Plan national d'actions Tortues d'Hermann. Le 27 février 2019, alertaient par des fumées qui émanaient du domaine viticole, les agents de la Réserve naturelle de la plaine des Maures avaient alors constaté les importants travaux effectués sans autorisation préalable, ni aucune évaluation des incidences environnementales. Ils avaient découvert sur les lieux une tortue décédée et une autre en mauvais état, qui sera malheureusement euthanasiée. Selon la conservatrice de la réserve, ceux qui défrichaient la parcelle ne pouvaient ignorer son niveau de protection renforcé.

La SOPTOM-CRCC, FNE PACA et la LPO PACA se sont mobilisées dans ce dossier aux côtés de la réserve afin que justice soit rendue et que ce genre d'acte ne se reproduise plus. Nous souhaitons par ces condamnations judiciaires qu'une réelle prise de conscience touche chaque acteur sur l'importance de freiner l'érosion de la biodiversité, par notamment des études d'impact environnemental en amont de chaque projet.