Comment réaliser un dispositif anti-noyade ?

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Grenouille sur une rampe anti noyade

Les points d’eau sont essentiels pour la faune sauvage. Cependant, certains points d’eau peuvent aussi représenter un danger mortel s’ils sont dépourvus de dispositifs permettant aux différentes espèces d’en ressortir librement. Le point d’eau peut alors se transformer en piège : les animaux ne parvenant pas à en sortir, s’y épuisent et s’y noient. Mais une fois qu’on connait la problématique, différents dispositifs peuvent être mis en place très simplement.

Le plus classique consiste à installer une rampe anti-noyade. Il s’agit d’un dispositif qui permet à la petite faune de sortir de l’eau en toute sécurité. C’est une sorte de petite échelle de secours pour sortir des points d’eau aux bords lisses et abruptes sur lesquels les animaux [1] ne peuvent pas s’agripper ! Mais vous découvrirez dans ce tuto qu’il existe d’autres systèmes !

 

Comment procéder ?

Rampe anti-noyade – environ 1h

Matériel nécessaire :

  • 1 planche de bois plein (châtaignier, robinier faux-acacia, chêne) de 1 m de long au mois et de 10 à 15 cm de largeur, pour 1,5 à 2 cm d’épaisseur.
  • 2 grands clous de 10 cm de long (minimum), en fer par exemple, qui peuvent se courber facilement avec une pince.
  • Une pince plate
  • Une pince coupante pour le grillage.
  • Une scie à bois – appelée scie égoïne (pour ajuster la planche à la bonne longueur).
  • Un marteau pour clouer les clous.
  • Crampillons (clous en forme de U).
  • Vis et visseuse-perceuse électrique.
  • Petit morceau de grillage à maille fine (1 cm de côté) – option A.
  • Petits tasseaux plats (baguettes de bois de 2 cm de largeur) pouvant constituer des petites marches sur la rampe – option B.

Etape de construction :
1 – Commencez par découper la planche à l’aide de la scie à bois à la bonne longueur de façon à ce qu’elle puisse à la fois plonger dans l’eau sur au moins 50 cm de profondeur et pour sa partie émergée (à l’air libre) sur au moins 50 cm – partie sortie de l’eau.
2 - A une des extrémités de cette planche, vous pouvez planter sur sa tranche les deux grands clous, dont vous courberez la tête avec la pince plate et qui viendront s’accrocher au rebord du plan d’eau.
Les deux options sont possibles pour rendre les faces de la planche (future rampe) non glissantes : voici les deux astuces.

3 - Option A
La première, et la plus classique, consiste à venir fixer à l’aide de pointes ou de crampillons (clous en forme de U) un morceau de grillage à maille fine (moins de 1 cm). Attention lorsque vous découpez le grillage avec la pince coupante à ne pas laisser de morceaux dépasser qui pourraient ainsi blesser la petite faune : notre astuce consiste à replier sur la planche ou bien sur elles-mêmes les petites « pointes » du grillage ainsi coupé pour en faire un bord « arrondi » et ainsi éviter les blessures . Cette variante-là est à privilégier pour les grandes rampes !
Il est possible de remplacer le grillage par du papier de verre, dont la matière rugueuse permettra à la faune de bien s’accrocher pour sortir. Cette option est plutôt adaptée aux petites rampes de 50 à 60 cm.

Rampe anti noyade

Option B
La deuxième option (B) consiste à visser tous les 5 à 10 cm environ les petits tasseaux horizontaux qui permettront ainsi aux différentes espèces de s’agripper comme sur des marches d’escaliers.

Échelle à hérisson

Il ne vous reste plus qu’à accrocher la rampe anti-noyade sur un des rebords du plan d’eau et en veillant régulièrement, notamment en cas de sécheresse, que la rampe plonge toujours dans l’eau.

 

Autres dispositifs simples (ne nécessitant pas de bricolage)

1 - Le fagot à demi immergé
Si vous n’êtes pas très à l’aise avec le bricolage, une autre solution consiste à réaliser un petit fagot de bois, solidement ficelé avec de la cordelette dont une fois encore la longueur dépendra de votre bassin et que vous pourrez immerger d’un côté. Ce fagot sera à renouveler ponctuellement car les branches immergées risquent de se dégrader au fil du temps. Mais cette solution a l’avantage d’être facilement renouvelable, rapide et économique .
D’autre part, les tiges du fagot pourront ponctuellement servir à l’émergence des libellules, dont les nymphes pourront se métamorphoser juste à quelques cm au-dessus de l’eau.

2 - Pierres à demi immergées 
(Conseillées pour les points d’eau de faible profondeur de 10 à 20 cm, mais aussi les petites mares).
Il s’agit d’ajouter dans un coin du point d’eau quelques pierres sur un bord qui formeront un îlot de sortie. (Voir le geste Je récupère l’eau et dispose des points d’eau pour la faune). D’une part les oiseaux l’utiliseront pour se baigner en toute sécurité en « ayant pieds » - d’autre part les petits animaux comme les insectes volants notamment (coléoptères, abeilles, chrysopes, …) pourront « toucher terre » et éviter la noyade.

Mare avec pierres

© Alain Hiver

 

Voilà, vous avez réalisé un bon geste pour la sauvegarde de la petite faune sauvage !