La réserve naturelle de Beauguillot (Manche)

Actualité

La baie des Veys est un des premiers sites de stationnement d’oiseaux d’eau migrateurs et hivernants de Normandie. Située à la jonction entre les départements du Calvados et la Manche, elle est connue pour accueillir des milliers de canards (pilets, siffleurs, souchets, sarcelles d’hiver surtout), des oies (cendrées et de temps en temps rieuse, voire à bec court), des bernaches cravants sur la partie maritime et le seul site régulier d’hivernage de la bernache nonnette en France), des limicoles (barge à queue noire, pluvier doré, vanneau huppé…). Et bien sûr la Réserve naturelle est un site privilégié d’observation pour les ornithologues. Des travaux importants ont été réalisés en 2022 et 2023 par l’équipe de la Réserve, qui a bien voulu répondre à nos questions.

Bernaches nonnette dans l'herbe

Bernaches nonnette © Frédéric Malvaud

Question 1 : qu’est ce qui a motivé le projet ?

Le projet a été motivé par un afflux grandissant du public (passage de 10 000 visiteurs dans les années 1990 contre 40 000 en 2020) et l’extension de la Réserve en 2021. Il fallait redonner une seconde jeunesse au site en créant plus d’observatoires en soutient à ceux existant et en équipant la zone au sud du parking principal nouvellement classée en Réserve Naturelle.

Sarcelle d’été

Sarcelle d’été © Christophe Hyernard

Question 2 : quelles réalisations ont été faites ?

En tout ce sont cinq observatoires qui ont été rénovés ou totalement construits avec en complément une tour d’observation de 4 mètres de haut sur le parking. La pièce maîtresse des observatoires est le grand observatoire qui donne une vue panoramique sur les plans d’eau où affluent les canards.

Le gros des travaux a été l’arasement de plus de 700 mètres de chemin pour reconnecter des prairies humides fragmentées par l’ancien chemin principal. Tous les chemins ne sont pas encore ouverts mais à terme ce seront 5 km de chemin piétons qui seront accessibles en autonomie.

Chevalier guignette

Chevalier guignette © Hervé Szwaicer

Question 3 : a-t-on déjà des premiers effets, en termes d’accueil des oiseaux et de réactions du public ?

Les premiers effets les plus visibles sont l’appropriation de nouvelles zones par les oiseaux, notamment sur l’ancien chemin maintenant arasé. Les canards sont très visibles depuis le grand observatoire et ils s’habituent petit à petit à la présence des visiteurs. Équipé de jumelles il est même possible d’observer barges ou courlis et, si l’on a de la chance, les bernaches nonnettes plus ou moins proche de ce nouvel observatoire. De nombreux retours positifs nous reviennent et les gens sont plutôt satisfaits des nouveaux aménagements : familles, ornithologues et photographes y trouvent leur compte et le grand observatoire permet à ces différents publics de cohabiter sans se marcher dessus.