Râle des genêts © Marie Francou

Râle des genêts © Marie Francou

Longtemps, le chant du râle des genêts, tellement caractéristique que son nom latin en est l’onomatopée (Crex crex), a incarné l’ambiance nocturne printanière des prairies dans toutes les vallées de France, qu’il peuplait en abondance.

Depuis un siècle, son histoire est devenue celle d’un long déclin, continu et inexorable. D’abord affecté par la disparition de son habitat de prédilection, la prairie de fauche inondable de fond de vallée, il dut ensuite faire face à la modification des pratiques agricoles favorisant l’appauvrissement des prairies restantes et la fauche mécanique des parcelles.

Le râle des genêts a ainsi disparu rapidement de nombreuses régions au lendemain de la seconde guerre mondiale, laissant des populations morcelées qui ont continué à péricliter à leur tour au point que la population est passée récemment sous la barre des 100 couples pour l’ensemble du pays.

En Touraine, on pouvait encore entendre le râle dans la vallée du Cher à Tours jusqu’au début des années 1980, les prairies existant encore à cette époque ayant disparu depuis pour laisser la place au quartier des Deux Lions ou au Parc des Expositions.

D’une quarantaine en 1998, la population est passée sous la barre des 10 mâles après 2005, se stabilisant ensuite entre 4 et 6. Mais en 2019, aucun râle des genêts n’est revenu en Touraine, pour la première fois sans doute depuis plusieurs siècles et malgré des efforts intenses de protection des derniers oiseaux locaux, sans doute déployés trop tard.

Il reste l’espoir de le voir réapparaître un jour mais il faudrait pour ça des changements d’une telle ampleur dans les modèles agricoles actuellement à l’œuvre que beaucoup d’eau risque de couler dans les prairies d’ici-là.

Râle des genêts © Pierre Réveillaud

dernière mise à jour : 20 octobre 2022