Nouveau combat dans la Nièvre : dites stop au massacre de blaireaux pour 2025 et 2026 !

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Nous avons besoin de vous ! Une consultation publique par le Préfet de la Nièvre vient d'être lancée pour prolonger de 4 mois la saison de chasse du blaireau par la méthode du déterrage (1), en pleine période d'émancipation des blaireautins pour les périodes de 2025 et 2026.  La LPO BFC s'oppose à ce projet injustifié, non conforme au droit qui se répète malgré une sanction du Tribunal en 2023 ! Nous appelons les habitants du territoire à se mobiliser avant le 8 mai. Aidez-nous à sauver les blaireaux de la Nièvre de ce massacre.

© Vaclav

Consultation publique : votre voix peut faire la différence, ne laissons pas cette prolongation être validée pour deux années sans opposition  ! 

La France fait partie des derniers pays européens à persécuter les blaireaux et à autoriser leur déterrage en pleine période d’élevage des jeunes. Ces dernières années, sous la pression des associations naturalistes et face aux succès de plusieurs recours administratifs, la pratique tend à diminuer : en 2024, moins de la moitié des départements français ont autorisé une période complémentaire de chasse au déterrage (soit 44). 

Hélas, la Nièvre fait partie de ces départements et renouvelle en ce mois d’avril une consultation publique pour autoriser deux périodes complémentaires de chasse : du 15 mai au 30 juin et du 1er juillet au 14 septembre, en 2025 et 2026. La LPO et d’autres associations se mobilisent pour délivrer la faune de ces pratiques et compte sur vous pour ne pas baisser les bras et agir encore cette année ! Donnons notre avis, partageons, médiatisons et fédérons autour de ce combat ! 

5 arguments qui font que la LPO BFC s'oppose totalement à ce projet d'arrêté

  •  DES BLAIREAUTINS NON EMANCIPÉS AU 15 MAI : une étude, menée de 2003 à 2021 en France(2), démontre que les petits du blaireau naissent entre janvier et avril et sont sevrés à l’âge de 4 mois (avril à juillet). Sevrés oui, mais loin d’être émancipés ! En effet, plusieurs mois après le sevrage, le blaireautin est dépendant de sa mère aussi bien au niveau alimentaire qu’au niveau comportemental et hiérarchique. Le blaireautin est ainsi considéré comme émancipé et indépendant qu’à partir de l’âge de 6 mois minimum (entre août et novembre selon la période de naissance). Tuer la mère d’un blaireautin entre mai et septembre, c’est donc le condamner à court terme. 
     
  • NON CONFORME AU CODE DE L'ENVIRONNEMENT La vénerie sous terre, méthode non sélective et violente, tue sans distinction les individus, adultes comme jeunes. Or, l’article L. 424-10 du Code de l’Environnement indique qu’« Il est interdit de détruire, d’enlever, de vendre, d’acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée. ». 
     
  • UN ENTÊTEMENT MALGRÉ UNE SANCTION JURIDIQUE EN 2023 : Suite à un recours de l’ASPAS, le tribunal administratif de Dijon a annulé, dans une décision du 30 mars 2023, l’arrêté du préfet de la Nièvre daté du 27 mai 2022 relatif à l’ouverture et à la clôture générales de la chasse pour la campagne 2022-2023, en ce qu’il prévoyait une période complémentaire de chasse du blaireau par vénerie sous terre, du 1er juillet au 14 septembre 2022 et du 15 mai au 30 juin 2023.    
     
  • INJUSTIFIÉ : Ce projet d'arrêté est réalisé sur demande de la Fédération départementale des chasseurs de la Nièvre qui précise dans son enquête blaireautière que « La vènerie sous terre du blaireau est une « chasse de loisir » n’ayant pas à être justifiée par l’existence de dégâts et/ou de risques de dégâts. »  Rien ne justifie donc cette période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau et le projet d’arrêté peut alors être considéré comme illégal selon l’’article 9 de la Convention de Berne qui n’autorise les dérogations à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées qu’« à condition qu’il n’existe pas une autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas à la survie de la population concernée. » et qui exclut l’exercice récréatif de la chasse Cependant, les chasseurs présentent tout de même des données « chiffrées » de dégâts. Pour rappel, le blaireau est une espèce "gibier" qui ne fait pas partie de la liste des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts. De plus, aucun document sérieux ne vient étayer les affirmations de la Fédération ou de l'administration sur les hypothétiques dégâts recensés par leurs soins. Notons enfin, concernant les dégâts présentés sur l’infrastructure ferroviaire, que la vénerie sous terre est incapable de répondre à ces problématiques. Elle n’est d’ailleurs pas mentionnée dans l’extrait du document INFRAPOLE SNCF Auvergnes Nivernais présenté (mémoire complet non intégré en annexe dans la consultation publique malgré sa mention).  
     
  • AUCUNE FIABILITE DES DONNÉES PRÉSENTÉES : Afin de justifier cette période complémentaire destinée à satisfaire cinq équipages actifs, les chasseurs (à l’origine de ce projet d’arrêté) avancent une enquête sur la population de blaireaux dans le département. Or, cette enquête a été menée par leurs propres soins, sans protocole scientifique rigoureux, ce qui les place en position de juge et partie, sans qu’aucun acteur extérieur et impartial, ou administration ne puisse en vérifier la validité. 

(1) La vénerie sous terre est une pratique qui consiste à poursuivre, pendant des heures et à acculer les blaireaux en introduisant des chiens dans les terriers pendant que les chasseurs creusent jusqu'à les atteindre avant de les extirper à l'aide d'une pince métallique puis de les achever au fusil et au couteau. 

 (2) BOYAVAL V. 2010, mise à jour en 2021. Contribution à l’étude de la reproduction des blaireaux eurasiens (Meles meles) et de la période de dépendance des blaireautins en France, 12 pages.