Déterrage de blaireaux : 5 associations saisissent à nouveau la justice

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Comme on pouvait le craindre, le préfet de Saône-et-Loire, par un arrêté du 5 juin, a autorisé le déterrage des blaireaux à partir du 15 juin. Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages (AVES), l’Association Ornithologique et Mammalogique de Saône-et-Loire (AOMSL), l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), la LPO Bourgogne-Franche-Comté (LPO BFC) et One Voice saisissent le Tribunal administratif d’un recours en annulation de cet arrêté.

Damien Kuzdak

1149 contre, 145 pour : le préfet autorise. L’arrêté préfectoral autorisant le déterrage des blaireaux dès le 15 juin a été pris à l’issue d’une consultation du public dont le bilan est sans appel : 1149 participants à la consultation ont émis un avis défavorable (soit 88 %), contre 145 avis favorables (soit 11 %). Le préfet a cependant décidé d’autoriser le déterrage. Si la procédure de consultation du public n’équivaut pas à un référendum, en ignorer à ce point les résultats la vide de toute sa portée participative en la réduisant à une simple formalité administrative.

Le déterrage des blaireaux en été : une pratique jugée illégale à de nombreuses reprises. Depuis la loi du 23 février 2005 relative aux territoires ruraux, il est interdit de détruire, d'enlever, de vendre, d'acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée. Le blaireau étant classé « gibier », cette interdiction s’applique au déterrage au printemps et en été, période pendant laquelle les jeunes blaireaux sont dépendants des adultes. Autoriser leur déterrage contrevient nécessairement à la loi.

Le déterrage des blaireaux : une tradition en voie d’extinction. Le déterrage des blaireaux est de moins en moins autorisé au printemps et en été. Le nombre de départements l’autorisant dès le 15 mai a régressé de 72 à 19 entre 2020 et 2024. Mais il est encore permis du 15 septembre au 15 janvier dans toute la France.
Ce mode de chasse est particulièrement violent aussi bien pour les chiens que pour les blaireaux, anti-écologique lorsqu’il est pratiqué durant la période d’élevage des petits au printemps ou en été, et sans justification réelle, les dégâts imputés à l’espèce étant limités et des moyens autres que la destruction pouvant être mis en œuvre.

En saisissant la justice, les associations de protection de la nature requérantes entendent faire respecter la loi qui interdit de détruire les petits blaireaux et défendre l’intérêt général qui s’attache à la conservation de notre faune sauvage.