Une convention régionale pour faire de l’agriculture un outil de défense de la biodiversité !

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Ce samedi 6 avril, la LPO Bourgogne-Franche-Comté et l'association nationale Paysans de nature ont organisé la signature d’une convention partenariale pour la promotion et le déploiement du projet Paysans de nature en Bourgogne-Franche-Comté. Ce nouveau partenariat a pour objectif de mettre la biodiversité au cœur des préoccupations des paysannes, paysans et habitants des territoires. Des fermes se sont déjà engagées dans ce programme qui s’étend désormais à l’ensemble des départements de la région !

À l'heure où la biodiversité est sacrifiée sur l’autel de la crise agricole par l'État, où les espèces liées aux milieux agricoles s'effondrent (- 60 % des effectifs d'oiseaux des champs en Europe en à peine quarante ans1) et où la moitié des fermes françaises ont disparu en près de 30 ans2, cette convention souligne une volonté forte d'agir et d'être proactifs.

Concrètement de quoi s'agit-t-il ? Le projet Paysans de nature vise à favoriser l'installation de nouveaux paysans et à accompagner ceux qui sont déjà en activité, en diffusant et en mettant en place des systèmes agricoles pour lesquels la défense de la biodiversité est une activité centrale. L'objectif : démontrer qu'avec des réflexions au niveau du système agricole conçu comme une gestion d'espace naturel, les fermes peuvent à la fois produire de la nourriture, assurer un revenu, et protéger la vie sauvage (protection qui peut être pérennisée notamment par le moyen de protections contractuelle ou réglementaire).

8 paysans et paysannes ont déjà créé un premier groupe local Paysans de nature dans le Haut-Doubs. La LPO BFC, en lien direct avec le réseau national, va engager une coordination régionale et appuyer la création de nouveaux groupes locaux en Bourgogne-Franche-Comté, pour y développer Paysans de Nature. Grâce au fonctionnement en réseau, des liens sont également créés avec diverses associations de protection de la nature et des collectifs de citoyens. Ce nouveau partenariat va permettre de faire connaître le dispositif et les accompagnements existants à travers toute la région !

Portrait de Violaine et Aloïs, membres du réseau Paysans de nature, installés à Vaux-et-Chantegrue (25)

Vétérinaires de formation et anciens bergers en alpage, Violaine et Aloïs se sont installés sur une ferme familiale, « Le Chaudron du Jura », à Vaux-et-Chantegrue. Leur ferme occupe une quarantaine d'hectares, quasi exclusivement en prairies naturelles destinées au pâturage des brebis laitières de race Corse. Ils ont également un hectare de cultures (pomme de terre et blé) et transforment le lait des brebis en fromages commercialisés en vente directe.

Ces deux paysans ont rejoint le réseau Paysans de nature et sont en réflexion permanente sur la diversité biologique des prairies : pâturage tournant, fauche tardive permettant de participer à la conservation des oiseaux nicheurs (tarier des prés, caille des blés, alouette des champs), mise en défends de certaines zones humides pour les préserver du pâturage... Les prairies de la ferme sont particulièrement riches en plantes, en invertébrés et en oiseaux, par rapport à la moyenne du secteur. Un inventaire y a été mené et a permis d'identifier 180 espèces de plantes !

À propos de Paysans de nature : un réseau pour réconcilier l’agriculture et la vie sauvage

Le projet Paysans de Nature est né de 4 constats : la perte massive de la biodiversité en zone agricole, la disparition des paysans et paysannes au profit de l’agro-industrie, la présence d’un vivier de jeunes qui souhaitent travailler à la transition écologique et des attentes sociétales (alimentation, paysages, biodiversité…). L’objectif du réseau est de multiplier les espaces agricoles qui défendent la vie sauvage sous toutes ses formes, en s’appuyant sur un certain nombre d’outils, sur les politiques agricoles et environnementales existantes et sur la mobilisation citoyenne. Depuis le 5 mars 2021, le réseau est devenu une association nationale constituée d’associations ou structures environnementales, de paysans et paysannes déjà installés mais aussi enseignants, de chercheurs, et de citoyens qui portent la défense de la biodiversité et l’installation de nouveaux agriculteurs comme objectifs prioritaires.