Zoom sur le Plongeon imbrin

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Chaque automne, à partir de début novembre, les passionnés d’oiseaux scrutent les secteurs les plus profonds de nos grands lacs champenois à la recherche d’oiseaux nordiques bien particuliers, de passage régulier mais rare : les plongeons.

Plongeon imbrin

©️ Fabrice Croset

Pouvant atteindre 90 cm de long et près de 1,50 m d’envergure pour plus de 4kg, le Plongeon imbrin Gavia immer est la plus grande des 3 espèces normalement susceptibles d’être observées dans notre région.
Cette espèce qui niche dans les régions septentrionales de l’Amérique du Nord, au Groenland et en Islande hiverne essentiellement en mer, le long des côtes, du nord de la Scandinavie à l’Espagne. Seuls quelques individus, le plus souvent des immatures de 1ère année plus « aventuriers » que les adultes, font halte pour quelques jours voire quelques semaines, sur nos grands lacs. Leur présence est donc en soi un « petit événement ». Consommateurs de poissons et d’écrevisses, ils préfèrent les eaux claires et assez profondes tant sur leurs sites de reproduction que d’hivernage.

Une parfaite adaptation à la vie aquatique, résultat d’une très longue évolution

Les plongeons font partie des oiseaux les plus primitifs. Leurs fossiles les plus anciens datent de 65 millions d’années. Parfaitement adaptés au milieu aquatique, ils sont capables de descendre à 75 mètres de profondeur et de rester jusqu’à 8 minutes sous l’eau ! Les poussins plongent dès le 2ème jour et peuvent atteindre une profondeur de 3 mètres à l’âge d’une semaine. Ils sont toutefois nourris par leurs parents pendant plus de 2 mois. Très mal à l’aise sur le sol, les plongeons n’y progressent qu’avec beaucoup de difficulté, non pas en marchant mais en sautant. Ce sont par contre d’excellents voiliers capables de voler sans s’arrêter sur de très longues distances d’un vol rapide et puissant.
Le Plongeon imbrin n’est pas, globalement, une espèce menacée, mais ses effectifs déclinent de façon continue depuis le début du 20ème siècle. En cause, notamment, la pollution et l’acidification des plans d’eau sur lesquels il niche ainsi qu’un dérangement croissant et la collecte des œufs, les marées noires et les filets de pêche sur ses sites d’hivernage.