RNN Marais de Müllembourg

Crée le 30 août 1994, la Réserve Naturelle Nationale des Marais de Müllembourg se situe sur l’île de Noirmoutier (Vendée) au niveau de la pointe EST de l’île. Gérée par La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO France), la réserve s’étend sur 48 hectares (le Petit et le Grand Müllembourg), auxquels s’ajoutent en périphérie des parcelles acquises par le Conservatoire du Littoral faisant l’objet d’une convention de gestion.

Vue des Marais de Müllembourg

© Pierre Dollé

Située dans un secteur où l’influence anthropique est fortement marquée par l’urbanisme, les activités touristiques et les activités agricoles, la Réserve bien qu’enclavée et déconnectée de tout autre espace de « nature ordinaire » joue pleinement son rôle de préservation du patrimoine biologique et naturel.

Un système lagunaire fonctionnel

La Réserve Naturelle Nationale de Marais de Müllembourg présente de nombreux faciès de végétation abritant un cortège remarquable d’espèces patrimoniales (Althenia filiformis, Lestes macrostigma..).

Althenia filiformis

Althenia filiformis © Didier Desmots

Lestes Macrostigma

Lestes Macrostigma © J.F Darras

Tolypella Salina

Tolypella Salina © Didier Desmots

Parmi les habitats présents, on peut citer « la lagune en mer à marée » considéré comme prioritaire à l’échelle internationale, nationale et régionale.  Une mosaïque d’habitats associés et complémentaire à la lagune sont également présents (communautés à Characées des eaux oligo-mésotrophes basiques, près salé atlantique …).

Près salé

Près salé © Didier Desmots

Cette diversité d’habitats et d’espèces bénéficie d’une gestion diversifiée et expérimentale, permettant de pérenniser des milieux devenus rares sur la côte atlantique Française. Le maintien de ces habitats est profondément lié à son fonctionnement hydrologique diversifié (maintien des entrées régulières d’eau salée sur certains bassins et alimentation exclusive par l’impluvium sur d’autres). La qualité des eaux (douces et salées) y circulant est également primordiale.

Un site acteurs pour l’Avifaune à l’échelle du complexe Baie de Bourgneuf, île de Noirmoutier et Marais Breton

Enjeux majeur de la Réserve, le site à un intérêt particulier pour les limicoles migrateurs et hivernant en tant que reposoir de marée haute et de remise diurne pour les anatidés. La réserve accueil à elle seule de 5 à 10000 limicoles représentants 20% de la population à l’échelle de la Baie de Bourgneuf. Parmi ces espèces, deux d’entre elles (l’avocette élégante et  la Barge à queue noire) reflètent l’importance du site à l’échelle international.

Barges à queue noire

Barges à queue noire © D. Ruppe Rolland

S’agissant de la nidification, la réserve à vue depuis quelques années ces effectifs d’oiseaux nicheurs diminués. Parmi les espèces nicheuse emblématique du site, on peut évoquer l’avocette élégante dont les effectifs sont passés d’environ 150 couples dans les années 2000 à une dizaine récemment. Cette baisse significative des effectifs d’oiseaux nicheurs sur le site s’explique par plusieurs facteurs venant influencer la réussite de la reproduction sur la Réserve (dérangement anthropique, prédation et contexte générale du site fonctionnel Baie de Bourgneuf).

Une diversité des habitats annexes et de nature ordinaire particulièrement raréfiés à l’échelle de l’île

Les peuplements de nature ordinaire (haies, prairies, boisement…) se sont particulièrement raréfiés à l’échelle de l’île de Noirmoutier principalement en raison de la très forte artificialisation du territoire (urbanisation, agriculture intensive, pression anthropique…). Hors, ces peuplements ont un intérêt tout particulier notamment en termes de connectivité. La réserve constitue l’un des derniers refuges pour cette nature ordinaire à la fois riche par sa biodiversité et essentielle aux fonctionnalités écologiques globales.     

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dernière mise à jour : 7 février 2024