Jardin de la Chênaie

Mobilisation citoyenne

Convaincu que le jardin est un fabuleux écosystème dans lequel nous avons tout intérêt à favoriser les plantes et la faune sauvages, j'essaie de générer au maximum la biodiversité et jardine au naturel.

 

Refuge LPO de la Chênaie © Jean-Claude Billault

Refuge LPO de la Chênaie © Jean-Claude Billault

Haies et potager

A notre arrivée les sapins, les troènes qui envahissaient la moitié du jardin ainsi que les haies de thuyas sans intérêts furent abattues. Des hêtres, des charmes propices à la nidification ont été planté, formant une clôture naturelle. De plus, ces arbustes ont l’avantage d’avoir des feuilles marcescentes en hiver après nous avoir gratifié de belles couleurs automnales. De nombreuses espèces trouvent dans les baies un apport important de vitamines et de sucres pour affronter le froid d'hiver, alors que les insectes ont disparu et que les graines se font plus rares. Nous avons des baies de Callicarpa, sureau noir, Leycesteria formosa (arbre aux faisans), cynorrhodons à la fois décoratifs et utiles pour les oiseaux. Les pommiers d'ornement (Malus everest, hornet, coccinella) apportent la nourriture et de belles couleurs printanières et automnales.

Concernant la taille des haies, j’attends fin juillet début août afin de ne pas déranger la nidification. De plus cette taille participera à générer du BRF (Bois Raméal Fragmenté) ou laissé sur place pour abriter la faune : hérissons, orvets, crapauds... J'ai étalé le BRF dans mes allées qui, une fois décomposé, pourra être reversé dans le potager. Pour ménager la faune du sol (pédofaune) du potager, je paille dès le mois de novembre en trois couches : fumier, feuilles, paille ou foin. Dès le printemps je dégage ce paillis pour permettre le réchauffement du sol sur les zones où je souhaite semer ou planter.

Le jardin Refuge LPO de la Chênaie à Couéron © Jean-Claude Billault

Le jardin Refuge LPO de la Chênaie à Couéron © Jean-Claude Billault

Aménagements du Refuge et espèces observées

Nous voulions créer un Refuge LPO sur ce terrain et nous avons diversifié et aménagé des milieux favorables pour la faune et la flore sauvages. Nous avons posé plusieurs nichoirs, réalisé des murs de pierres sèches, des tas de bois, des abris pour les insectes, pour les hérissons... et avons prévu des tunnels dans le grillage qui sépare le jardin voisin afin de favoriser le passage de la petite faune. Un petit bassin utile à la faune est aussi propice à la détente par sa chute d'eau : les grenouilles et les crapauds s'y sont installés ! Je laisse pousser le lierre commun tout en le contrôlant. C'est une plante mellifère riche en nectar en fin de saison et très utile pour de nombreuses espèces d'oiseaux.

Les orvets fragiles sont nombreux dans notre compost et les tas de feuilles. Pour les oiseaux, sont présents le moineau domestique, mésange charbonnière, merle noir, tourterelle turque, plus épisodiquement : chardonneret élégant, verdier d'Europe, bergeronnette grise et pinson des arbres. Le rougegorge familier me suit très souvent lorsque je jardine pour ne pas perdre une miette des friandises que mes "farfouillages" de terre, de feuilles, de brindilles, lui apporte sur un plateau. Je note cependant une baisse significative des espèces et de leur diversité, probablement en raison de l'urbanisation intensive sur la commune et peut-être aussi la pollution.

Chaque année, j'ouvre le jardin de la Chênaie aux visites de la LPO pour partager ma démarche et l'améliorer en tenant compte des échanges toujours très riches à cette occasion.

 

Année de réalisation : 2013