Herbes hautes : comment éviter les tiques au jardin ?

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Votre Refuge LPO dispose peut-être d’herbes hautes, de fougères, de buissons en lisière de bois ou encore d’une zone humide ? Ce sont des aménagements précieux pour la biodiversité ! Mais peut-être craignez-vous les tiques présentes dans ces milieux… Voici quelques conseils pour limiter leur présence dans votre jardin.

Tique du mouton (Ixodes ricinus) © istockphoto

Tique du mouton (Ixodes ricinus) © istockphoto

Qu'est-ce qu'une tique ?

La tique est un acarien de la classe des Arachnida. Le cycle de vie des tiques comprend trois phases (larve - nymphe - adulte) qui nécessitent, pour le passage de l’une à l’autre, un repas sanguin. Ixodes ricinus, appelée tique du mouton, est l’espèce la plus commune qui pique le plus souvent l’Homme.

Cycle d'Ixodes ricinus © ENS de Lyon

Cycle d'Ixodes ricinus © ENS de Lyon


Où vit la tique ?

La tique vit dans les bois et les buissons humides (ainsi que dans les prairies, jardins et parcs) et elle attend sur les hautes herbes, les fougères ou les arbustes qu’un hôte passe. Les Ixodes vivent généralement sur le sol ou près du sol (souvent dans les 50 à 60 premiers centimètres) et dans la litière quand elles ne sont pas en attente d'un hôte.

Dès qu’un être vivant passe à proximité, la tique se laisse tomber pour s’y accrocher. Elle est souvent transportée par les sangliers, les renards, les cervidés mais aussi par les lézards et les oiseaux. Les tiques du genre Ixodes peuvent transmettre - entre autres - la maladie de Lyme.

En France, les tiques Ixodes ricinus sont plus actives au printemps et en automne, lorsque les conditions de température et d’humidité sont favorables : même si les tiques peuvent être retrouvées tout au long de l’année, le risque d’infection est beaucoup plus important à ces saisons.

La tique apprécie ainsi les hautes herbes, les zones humides et ombragées : si votre jardin se situe en pleine ville, le risque d’être piqué par une tique est à peu près nul.

Fougère en forêt © istockphoto

Fougère en forêt © istockphoto


Gérer son jardin pour tenir les tiques à distance

Les tiques ayant besoin d’ombre et d’humidité, on peut réduire leur présence en créant des aires dégagées et ensoleillées.

  • Herbes hautes : Choisissez de laisser évoluer les herbes hautes loin de l’habitation, dans une zone non fréquentée et calme où la faune sauvage pourra se réfugier. Evitez de circuler dans les zones d’herbes hautes. Vous pouvez créer des allées d’accès de 1 mètre de largeur au moins à l’aide d’une tondeuse. Cela ne signifie pas de couper toutes les herbes hautes, loin de là, mais de laisser des secteurs en évolution libre de part et d’autre du chemin créé. Si votre habitat jouxte une forêt, aménagez une bande d’un mètre de large tondue, ou avec des plantes espacées sur du paillis sec (comme de l’écorce). Les tiques auront ainsi beaucoup plus de difficultés à entrer et à circuler dans votre jardin. 
  • Tas de feuilles : Les tiques exigent un taux d’humidité important de 80% environ. Elles recherchent les tas de feuilles et la litière forestière dans lesquelles la femelle  pond ses œufs. Ces habitats étant intéressants pour le Hérisson d’Europe, divers amphibiens (crapauds, grenouilles, salamandre) et les reptiles (Orvet fragile), il n’est pas conseillé de les éliminer mais de les entretenir à l’écart de l’habitation, dans un coin reculé du jardin peu fréquenté.
  • Paillage : Paillez avec des matières sèches les jeunes arbustes et les massifs, pour maintenir l’humidité dans le sol et pour éviter que les hautes herbes ne poussent au pied.
  • Aire de jeu, de repas, fil à linge : Ces zones fréquentées peuvent être tondues afin de ne pas favoriser la circulation des tiques. Veillez ainsi à couper les herbes aux pieds des poteaux, des pieds de tables ou de parasols, des balançoires et des arbres sur les zones où jouent les enfants.
Poulailler dans un jardin Refuge LPO © Pierre Cousin

Poulailler dans un jardin Refuge LPO © Pierre Cousin


La tique n'a pas beaucoup de prédateurs, en dehors des oiseaux. Les poules sont de redoutables tueuses de tiques, elles peuvent en consommer jusqu'à 200 en trois heures, la présence d’un poulailler au jardin peut donc être un atout.

Conseils pratiques

Au jardin, restez le plus possible sur les chemins et évitez les broussailles. Après chaque sortie, vérifiez attentivement qu’aucune tique ne se soit fixée : les tiques ne piquent pas tout de suite, elles doivent d’abord trouver un endroit favorable où piquer. Soyez attentifs, car les plus petites peuvent vous échapper.  

Portez des vêtements couvrants en jardinant : vêtements longs, casquette, chaussures fermées. Si possible, rentrez le pantalon dans les chaussettes ou optez pour des bottes. Si vous partez jardiner dans une zone à risque : portez des vêtements clairs pour mieux repérer les tiques. Portez des gants à manches longues lorsque vous désherbez et taillez.

 

Si vous souhaitez mesurer la présence de tiques dans votre jardin, vous pouvez reproduire chez vous le test du drap blanc, proposé dans les protocoles de suivi citoyens comme celui du projet TiquOJardin à Nancy. La chasse des tiques à l’affût est réalisée par passage d’un drap en coton blanc de 1m x 1m sur la végétation sur une ligne de 10 mètres (ou 10 pas), en traînant le drap derrière soi à une faible vitesse de marche. Observez ensuite le drap, pour voir si des tiques à leurs différents stades de développement s’y sont accrochées… A noter : le parfum de la lessive peut perturber l’odorat des tiques et compromettre le test !

Tique du mouton (Ixodes ricinus) © istockphoto

Tique du mouton (Ixodes ricinus) © istockphoto


En cas de piqûre

La maladie de Lyme est difficile à diagnostiquer, c'est pourquoi il faut privilégier les mesures de prévention.  Et si l'on parle de plus en plus de cette infection invalidante, il faut rappeler que plusieurs études menées en Europe ont montré que plus de 90% des personnes piquées par des tiques infectées ne développent pas la maladie (Source INRAE).

Pour bien retirer la tique, utilisez un crochet à tiques (ou tire-tique, disponible en pharmacie ou chez un vétérinaire) à tourner comme un tournevis. La pince à épiler est à éviter car elle risque de comprimer la tique. Agissez lentement et progressivement, puis désinfectez la plaie.

Vérifier jusqu’à 30 jours après la piqûre la présence ou non d’une auréole rose centrée autour de la piqûre. Si tel est le cas, consulter un médecin dès que possible.