Toitures végétalisées : choix des végétaux

Conseil Biodiversité

Les toitures végétalisées constituent un environnement plus hostile pour la survie des végétaux, et le choix de ceux-ci doit en tenir compte. L’ensoleillement, la hauteur du bâtiment, la proximité d’autres espaces verts, le vent et la profondeur du substrat sont autant de facteurs à prendre en compte pour la végétalisation des toitures afin de favoriser la biodiversité. On devra donc utiliser des végétaux ayant une bonne aptitude à couvrir le sol, résistants au gel et à la sécheresse et capables d’autorégénération.

Favoriser la biodiversité

Choix des végétaux pour favoriser la biodiversité

Il est important tout d’abord de rappeler que plus l’épaisseur de substrat sera faible, plus le choix des végétaux sera restreint.

Les plantations monospécifiques sur les toitures extensives, en général à base de sédums, présentent un intérêt limité en terme de biodiversité. De plus les sédums effectuant leur synthèse de nuit, leur évapotranspiration diurne est faible et agit moins pour réduire la température de l’air ambiant. Pour les systèmes semi-extensifs et intensifs, les sédums et plantes succulentes mélangés à des plantes vivaces et annuelles forment un milieu plus complexe et plus riche dans lequel des insectes, des lézards et des oiseaux trouvent des ressources.

Les toitures végétalisées intensives peuvent créer un réel refuge pour la faune en ville (oiseaux, insectes...). La végétation doit comporter plusieurs strates : herbacée, arbustive et arborescente. Ainsi, ce système présente un éventail d’espèces animales plus varié en raison d’une hauteur de végétation supérieure pouvant être utilisée comme habitat, lieu de reproduction et source de nourriture.

Afin de créer un réel écosystème de substitution, on utilisera de préférence des espèces végétales locales. En effet, elles auront comme avantage d’être plus rustiques et plus vigoureuses car adaptées au climat Elles pourront se multiplier naturellement et fourniront de meilleurs abris et de la nourriture à la faune, tout en renforçant l’unité et l’intégration paysagère régionale.

Il faudra aussi éviter les plantes envahissantes, le gazon tondu et les haies taillées, de valeur écologique peu intéressante. Les plantes qui procurent des ressources en nectar et en pollen sont particulièrement importantes puisqu’elles profitent à de nombreuses espèces d’invertébrés. ll est donc important pour tous les systèmes de toiture végétalisée d’avoir une végétation diversifiée et locale.

Enfin, il est intéressant dans le choix des végétaux de réfléchir au contexte global afin de créer un continuum écologique qui puisse traverser la ville.

Technique utilisée et entretien

La méthode la plus écologique pour obtenir ce résultat est la colonisation spontanée des toitures. Elle limite le transport de plantes, ne demande pas d’entretien particulier et seules les espèces locales et résistantes aux conditions de survie sur un toit apparaitront. L’utilisation de terre des déblais locaux en tant que substrat et leur végétation spontanée permet la création de toits en friche plus écologiques et moins coûteux. Ces toitures peuvent ainsi compenser en partie l’espace vert perdu au sol. Le choix d’implanter des espèces indigènes permet aussi de ne pas favoriser le développement d’espèces envahissantes.

De plus, une gestion réduite ou absente permet la création d’une plus grande quantité de nourriture (tiges mortes, fruits, graines). L’entretien de la végétation doit limiter l’utilisation d’eau et de produits phytosanitaires. L’utilisation de compost ou de substrat inorganique permet d’augmenter la capacité de rétention d’eau de la toiture. Il est aussi important de penser en amont lors de la conception des toitures à regrouper les équipements de toiture susceptibles de faire l’objet d’interventions d’entretien (par exemple changement des filtres des CTA ou des Rooftop) dans une zone dédiée, autant que possible à l’écart des zones susceptibles d’abriter des nids.

L’entretien des toitures ne doit pas être réalisé durant la période de nidification des oiseaux de début mars à juillet.

Pour les toitures à système intensif, on favorisera une gestion différenciée. Cela signifie qu’il faut :

  • Privilégier la fauche à la tonte systématique (création de prairie fleurie)
  • Éviter la taille régulière des arbres et arbustes
  • Supprimer l’utilisation de pesticides et désherbants
  • Utiliser localement les produits de fauche ou de taille des végétaux sous forme de compost ou de mulch
  • Irriguer les zones plantées avec les eaux de pluie et les eaux issues d’épuration plutôt qu’avec de eau potable.

La création d’un réel espace vert sur une toiture en milieu urbain, constitué d’espèces locales et géré de façon différenciée, permet de renforcer l’unité et l’intégration paysagère régionale.