Saxicola Rubetra
Ordre des Passériformes
Famille des Turdidae
Un cousin plus connu...
Lorsque l'on entend parler de Tarier, on pense souvent au Tarier pâtre, relativement commun en Île-de-France, mais une espèce voisine, le Tarier des prés, y apparaît régulièrement, essentiellement durant les passages migratoires.
Description
Comme chez la plupart des espèces, les mâles, qui le printemps venu s'efforcent d'attirer les femelles, possèdent un plumage plus vif et contrasté que celui des femelles, qui à l'opposé s'évertue à rester discrète, particulièrement lors de la couvaison, tâche remplie exclusivement par ses soins.
Ainsi le dimorphisme sexuel est bien visible avec un trait sourcilier blanc chez le mâle et beige chez la femelle, les cotés de la tête brun noirâtre chez le mâle et brun clair chez la femelle, la gorge et la poitrine ocre orangé chez le mâle et brun orangé chez la femelle.
Cependant, en plumage internuptial, le mâle se distingue peu de la femelle.
Où le voir ?
Ce migrateur transsaharien a une prédilection pour les milieux humides et les prairies de fauche. Il évite les régions trop sèches.
En France, il est donc bien représenté au-dessus de 500 m d'altitude, dans le massif central, la chaîne pyrénéenne tout en délaissant ses bordures littorales, l'Alsace, le Jura et les Alpes. De même, à l'ouest, les basses vallées angevines et les vallées de la Loire et de ses affluents offrent à l'espèce quelques bastions.
En Île-de-France, le Tarier des prés est principalement présent en migration aux deux passages, pré-nuptial en avril-mai, puis post-nuptial en août-septembre, où il fréquente les zones ouvertes, prairies herbacées et bocages.
A la table du Tarier des prés, on trouve essentiellement des insectes et des araignées.
Reproduction
En parade nuptiale, le mâle se poste devant la femelle en chantant, les ailes pendantes, la queue étalée légèrement relevée, la tête en arrière.
Il continue de chanter lorsque la femelle couve, montant la garde à son côté.
Le nid est édifié au sol entre mai et juillet, dans un touffe d'herbe où cinq à sept œufs vont se développer durant deux semaines.
Les jeunes resteront au nid entre onze et quatorze jours.
Une espèce en danger
Les observateurs ont dès les années 90 pressenti une diminution des populations des Tariers des prés dans la plupart des régions françaises.
Avec la mise en place, par le muséum, du Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Échantillonnage Ponctuel Simple (STOC-EPS), ce déclin a pu être révélé de manière plus précise avec une estimation de -72% depuis 1989 et -39% depuis 2001.
Cette chute spectaculaire « s'inscrit parfaitement dans la tendance des espèces de milieux agricoles et de répartition nordique. Comme pour le Pipit farlouse, c'est une espèce menacée de disparition des plaines françaises à brève échéance » (vigie-nature).
En Île-de France, le Tarier des prés était considéré « comme nicheur très commun au XIXe siècle, il s'est raréfié lentement mais régulièrement au moins depuis le début des années 1960 » (Le Maréchal & Lesaffre, 2000). En 1995, la population de la région était estimée à moins de 20 couples nicheurs. Depuis, aucune estimation précise n'a été réalisée, mais il est à peu près certain que cette tendance à la baisse s'est poursuivit, jusqu'à la disparition très probable des derniers couples.
Causes du déclin
L'espèce niche traditionnellement dans les prairies humides où, aux dégâts naturels engendrés par des prédateurs et les conditions météorologiques, s'ajoute la destruction des nichées par les activités humaines. La fenaison précoce permise par le développement des techniques agronomiques, le drainage des prés humides et l'appauvrissement des variétés utilisées lors des semis de prairies artificielles affectent directement l'entomofaune et en conséquence le Tarier des prés.
À ces causes locales, il n'est pas à exclure une augmentation des difficultés rencontrées lors de la migration (expansion du Sahara), ou sur les zones sub-sahariennes d'hivernage (variation des conditions météorologiques et par conséquent des ressources alimentaires).
Bibliographie
- GEROUDET P. (1980). - Les Passereaux II : des pouillots aux moineaux. Delachaux et Niestlé. Paris. Neuchâtel. 320 p.
- LE MARECHAL, P., & LESAFFRE, G., 2000. - Les oiseaux d'Ile-de-France. L'avifaune de Paris et de sa région . Delachaux & Niestlé - 343 p. (La bibliothèque du naturaliste).
- YEATMAN-BERTHELOT D., JARRY G. (1995). - Nouvel Atlas des Oiseaux nicheurs de France 1985-1989 . Société Ornithologique de France. Paris. 774 p.
Liens utiles
http://vigienature.mnhn.fr/page/le-suivi-temporel-des-oiseaux-communs-stoc