Rougegorge familier

Conseil Biodiversité
Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

Rougegorge familier (Erithacus rubecula) © Pixabay

Chant

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Classification

Il appartient à la famille des Muscicapidés, regroupant les merles, grives, rossignols, traquets, rougequeues... Son allure est caractéristique de cette famille : bec fin, droit et pointu, tête haute et corps dressé lorsqu’il sautille ou s’arrête brusquement, rondelet et haut sur pattes. Son œil sombre de grande taille lui permet de rechercher sa nourriture dans la pénombre des broussailles, dès l’aurore ou au crépuscule.

Description

  • Longueur : 13-14 cm
  • Envergure : 22 cm
  • Poids : 16 g
  • Longévité : 11 ans (maximum connu)
  • Adultes : Plumage identique chez l’adulte en été et en hiver et chez les deux sexes. Le dessus est brun olive uni, le croupion brun-gris contrastant légèrement avec le brun chaud de la queue. Le front, le tour de l’œil, les joues et la poitrine sont orangés et séparés du brun olive par un liseré gris bleuté. Le dessous est blanchâtre. Le bec et les pattes sont bruns. Ils ne peuvent être confondus avec une autre espèce.
  • Juvéniles : Les jeunes oiseaux (de la sortie du nid à la mue partielle ayant lieu entre juin et septembre) n’ont pas de plastron orange. Ils sont tachetés de roussâtre et de brun noir dessus, avec un dessous roussâtre présentant des liserés bruns. Le bord de leur bec présente des commissures jaunes, caractéristiques des jeunes passereaux. Ils peuvent être confondus avec les jeunes du rossignol ou du rougequeue à front blanc. Ils s’en distinguent par leur queue brun foncé et leur croupion ne présentant pas de roux.

Il existe plusieurs sous-espèces de rougegorges, se distinguant par leur plumage. Par exemple, sur les îles Britanniques, vit une sous-espèce faisant quelques incursions en France durant l’hiver, dont le dessus est plus olive et le plastron plus vif et plus rouge.

Alimentation

Le rougegorge familier est insectivore, son régime alimentaire étant principalement composé d’invertébrés : insectes et leurs larves (coléoptères, chenilles, pucerons, perce-oreilles, fourmis, diptères…), des araignées, mille-pattes, cloportes, des vers de terre, de petits mollusques… Le rougegorge les recherche très souvent à terre, dans les feuilles mortes ou sur le sol nu. Perché dans les buissons bas, il observe puis descend saisir sa proie, remonte se percher. Il arpente aussi le sol en sautillant, s’arrêtant brusquement pour s’emparer d’un insecte. En forêt, le rougegorge profite du sol gratté par de gros animaux recherchant leur nourriture : sanglier, blaireau, chevreuil, faisan… Il lui arrive même de suivre une taupe creusant sa galerie pour capturer les vers remontant à la surface.
Familier, voire effronté, il profite du travail du jardinier qui ramasse les feuilles mortes ou bêche un coin du potager lui livrant ainsi quantité de proies. Car, quand vient la mauvaise saison, le rougegorge se rapproche volontiers des maisons - jusqu’à y pénétrer ! - pour chercher pitance : déchets de cuisine, tas de compost ou de fumier, mangeoires… Pendant cette saison, son régime est notablement complété par des baies de petite taille : mûres, myrtilles, sureau, if, lierre, fusain, aubépine, troène, cornouiller, viorne,...

Habitat

Le rougegorge familier a besoin, pour nicher, de végétation basse et touffue, fraîche et ombragée, dont le sol est nu ou recouvert de feuilles mortes. Il se rencontre donc dans les bois de feuillus, de conifères ou mixtes, les taillis et bosquets, les haies denses, les bords de cours d’eau boisés… Les parcs et les grands jardins l’abritent aussi si leur végétation est suffisamment épaisse.

Territoire

Il défend avec détermination un territoire de 1 600 à 15 000 m2. Le chant, riche et mélodieux, lancé depuis un perchoir bien en vue, sert à le délimiter et à prévenir les conflits. Dans cette défense, le plastron orange joue un rôle fondamental de stimulus visuel. Ainsi, un leurre (un morceau d’étoffe orange, sa propre image reflétée dans un miroir ou une vitre...) peut déclencher les postures d’intimidation du « propriétaire » des lieux : tête relevée, poitrine bombée, flancs agités de secousses. Ces manifestations suffisent généralement à faire fuir l’intrus et les bagarres sont rares. Ce territoire est défendu durant toute l’année, sauf pendant les hivers très rudes. Dans ce cas, l’instinct territorial diminue et, la nuit, des dortoirs communautaires peuvent même être formés.

Nidification

  • Formation du couple : La formation des couples a lieu en hiver, pour les oiseaux sédentaires. Pour ne pas être chassée du territoire du mâle qui pourrait la prendre pour un intrus, la femelle adopte alors des positions de soumissions et dissimule son plastron orange. Au printemps, l’accouplement a lieu sans parade nuptiale. Le mâle offre simplement des proies à la femelle de manière symbolique.
  • Nid : Le nid volumineux, fait de feuilles mortes, brins d’herbes, mousses, lichens, et dont la coupe est tapissée de matériaux plus fins (radicelles, crins, laine, plumes…), est construit par la femelle en avril. L’installation se fait généralement au ras du sol, dans une excavation, au flanc d’un talus, dans une souche, sous une touffe d’herbe ou sous une pierre, dans un amas de branches mortes, dans un lierre… Certains nids sont établis dans des endroits originaux : trous de murs, terriers de lapin, pots jetés dans les broussailles.
  • Couvées : Deux couvées par an, parfois trois, de 5 à 6 œufs blancs tachetés de brun-roux, sont incubées par la femelle seule durant 12-15 jours. *Jeunes : Les oisillons, nidicoles, ne pèsent que 2g à l’éclosion. Ils pèseront 15g à leur sortie du nid (au bout de deux semaines environ). Ils sont ensuite encore alimentés par le couple (le mâle seul si la seconde ponte a débuté) pendant deux à trois semaines.

Répartition

Toute l’Europe, de Gibraltar au Nord de la mer Baltique, jusqu’à l’Oural. En France, c’est l’une des espèces nicheuses le plus largement répandues. Il est visible partout en France, toute l’année.

Migration

Migrateur partiel : les oiseaux d’Europe centrale et septentrionale passent l’hiver dans l’ouest ou le sud, tandis qu’ailleurs ils sont plutôt sédentaires. La migration s’effectue de nuit, en solitaire ou en très petits groupes. Pendant le jour, les migrateurs se reposent et recherchent leur nourriture. S’il peut arriver qu’un hivernant soit fidèle à un site pendant plusieurs années, les oiseaux que l’on observe chez soi d’une année sur l’autre sont généralement des individus différents.

Statut

  • Espèce intégralement protégée (arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection) ; 
  • Sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids de rougegorges, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation de rougegorges ou, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. Malgré cela, les rougegorges sont encore victimes de braconnage, principalement dans le Midi de la France.

 

 

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Pour en savoir plus, téléchargez la fiche espèce de l'Observatoire des Oiseaux des Jardins ci-dessous.