Dendrocopos medius
Famille des Picidés
Que pouvons-nous bien observer en mars ?
Les oiseaux hivernants, si tant est qu'il y en ait eu, sont partis, et beaucoup de ceux qui nous avaient quittés à l'automne dernier ne sont pas encore revenus... Et bien, il nous est possible d'observer ceux qui "demeurent" sur leurs sites tout au long de l'année !
Notamment les pics, qui, depuis plusieurs semaines déjà, revendiquent leur territoire à coup de bec-marteau sur de grosses branches sèches bien sonores.
Mais n'accueille pas Maître Mar boisement qui veut ! Non, car il semble bien que notre pic n'affectionne pas les mornes champs de peupliers, ni les rigides plantations de résineux, encore moins les carrés de faux-acacia.
Auprès de mon arbre...
Non, le Pic mar recherche principalement les habitats forestiers feuillus, mêlant chênes de gros diamètre (plus de 60 cm) et autres arbres de moindre corpulence. Ces indispensables chênes, notamment sessiles, présentent de belles écorces bien crevassées riches en insectes et, pour les plus âgés, des branches sénescentes où les oiseaux peuvent creuser des loges. D'où, également, l'intérêt de conserver les arbres morts sur pied.
L'enquête coordonnée par le CORIF et le CERF en 1998 et 1999 a démontré que le Pic mar occupait une assez large part du territoire francilien, avec une nette préférence pour la Seine-et-Marne et ses massifs de Fontainebleau ou de Ferrières-en-Brie qui abritent à eux seuls plusieurs centaines de couples.
Depuis lors, l'oiseau entame ou poursuit sa progression géographique vers l'ouest et les massifs de Rambouillet ou de Saint-Germain. Il fréquente également le Parc Forestier de la Poudrerie (rappel : où se trouve le local du CORIF...) qui offre sur certaines parcelles une physionomie de vieille forêt feuillue de plaine.
Pic et pic et colégramme...
Le Pic mar est un peu plus petit que son proche parent par ailleurs bien plus commun, le Pic épeiche.
Il arbore un plumage aux teintes générales noires, blanches et rougeâtres. Les deux sexes ne sont pas discernables sur le terrain.
Pour le différencier du Pic épeiche, un petit examen de la tête, des flancs et des sous-caudales est requis.
L'oiseau possède une calotte quasi-entièrement rouge, moins de noir et donc plus de blanc sur la face ; de minces flammèches sur les flancs (absentes chez le Pic épeiche) et des sous-caudales rouge délavé voire "rosées" et non rouge vermillon comme chez l'épeiche. Précisons qu'il arrive d'observer les deux espèces sur le même tronc !
Ce n'est pas un pique-assiette !
En tant que forestier le mar sera, sauf exception, observé sur les arbres, souvent à hauteur respectable et au cœur des parcelles. Recherchant sa nourriture notamment sous les écorces, il peut parfois se laisser admirer à quelques mètres, avec un peu de chance. Son comportement diffère en cela nettement de celui du Pic vert, qui cherche très fréquemment sa nourriture au sol.
Précisons enfin que pour le trouver, il ne faudra pas compter sur un tambourinage, car l'espèce n'exerce a priori pas cet art. Son chant typique et sonore constitue évidemment une aide ; quant à ses cris, ils ressemblent beaucoup à ceux du... Pic épeiche.