Milan noir © P. Richard

Gris-brun comme le Milan noir

De corpulence moyenne et d'une taille intermédiaire entre la Buse variable et le Milan royal, le Milan noir possède une envergure de 135-155 cm et un poids variant de 650 g à 1 kg.

Bien qu'il apparaisse noir lorsqu'on le voit évoluer dans le ciel à contre-jour, le Milan noir possède un plumage brun assez uniforme avec des zones plus claires sur les couvertures et une tâche brun-crème en dessous de l'aile au niveau des rémiges primaires. Sa tête, par contre, est d'un gris clair, parfois orné d'un léger masque noir au niveau de l’œil.

Toutes ces nuances apparaissent de manière inégale d'un individu à l'autre et certains adultes ont un plumage qui prend une légère teinte grise sur la poitrine et rousse sur le bas-ventre.

Sa queue légèrement échancrée, moins marquée que celle du Milan royal, arbore un bord de fuite presque rectiligne une fois ouverte ; celle du Milan royal, en revanche, montre toujours une échancrure en V caractéristique tandis que celle de la buse garde une forme arrondie même pleinement déployée.

On dit du Milan qu'il huit. En effet son appel est un sifflement clair et mélodieux qui peut, selon Paul Géroudet, rappeler le rythme du hennissement d'un cheval. Son cri, en revanche, est une strophe stridente et courte.

Une diète d'opportuniste

Le Milan noir, principalement charognard, met à son menu une diversité de proies mortes ou vivantes : poissons morts qu'il récupère sur les berges des lacs ou des cours d'eau, mais aussi rongeurs, petits reptiles ou batraciens.

Sa prédilection pour les poissons morts l'inféode à la proximité d'un espace aquatique – lac, marais ou cours d'eau. Il peut, à de plus rares occasions, investir les plaines agricoles à la recherche de petites proies. Dans les prés juste après les fauches, il n'est pas rare de le voir en survol au-dessus des champs, profitant des petits rongeurs qui ont, tout d'un coup, perdu leur couvert végétal.

Charognard, mais aussi chapardeur et peu exigeant, il profite largement des déchets de l'activité humaine et investit volontiers les décharges. Sa capacité d'adaptation nutritionnelle est un atout certain qui lui donne une certaine résilience.

Plutôt grégaire sur les lieux de nidification et durant les migrations, il reste solitaire ou en couple lorsqu'il est à la recherche de nourriture. Sa sociabilité le pousse également à se retrouver dans des dortoirs pouvant accueillir un nombre important d'individus.

Milan noir © P. Richard / LPO-IDF

Un maître planeur

C'est un artiste du vol à voile, son activité la plus fréquente, en vol d'exploration scrutant le terrain depuis les airs.

En mars, de retour de migration, les couples de Milan noirs s'exhibent dans des parades nuptiales aériennes faites d'éloignement et de rapprochement des deux partenaires. Les couples se reforment volontiers d'année en année comme ils semblent rester fidèles à leur territoire de reproduction.

La construction de l'aire à la cime d'un arbre en lisière de forêt va occuper le couple tout au long du mois d'avril et dès fin avril la femelle pond de 2 à 3 œufs. C'est le mâle qui ravitaille le nid pendant que la femelle couve et ensuite lorsqu'elle s'occupe des oisillons, les nourrit avec les apports du mâle, prend soin d'eux et monte la garde. Les premiers jeunes volants s'aventurent hors du nid vers la mi-juillet.

Migration

Visiteur d'été en Métropole de mars à septembre, le Milan noir porte bien son nom de Milvus migrans et dès la fin juillet, retourne en Afrique tropicale, du Sénégal au Kenya. Il y restera jusqu'à son retour vers les zones de nidification entre début mars et la fin mai.

Milan noir © JJ. Boujot / LPO-IDF

Distribution

Le Milan noir est présent en Eurasie de la Russie jusqu'à l'Espagne mais reste moins représenté en Europe de l'Ouest, dans les îles britanniques, ou dans les pays scandinaves.

En France il est assez commun et largement présent, quoique également moins fréquent au nord et à l'ouest et en zone montagneuse au-dessus de 1000 m d'altitude.

Niveau de conservation de l'espèce

Globalement, dans son aire de distribution, le Milan noir n'est caractérisé qu'en préoccupation mineure (LC) par l'UICN.

En Europe sa population est stable et en France métropolitaine son statut de préoccupation mineure (LC) est plutôt encourageant avec une tendance à la hausse des effectifs. Au niveau national, le MNHN recense une "augmentation modérée" avec une variation de 117% sur la période 2001-2019.

La diminution générale des zones humides représente malgré tout un frein à l'évolution des populations.

Dans nos régions

En Ile de France

Il n'est pas rare de le voir près des zones humides ou le long de la Seine et des rivières d'Ile de France. Son territoire de chasse pouvant être étendu au gré des opportunités, on peut le voir dans les grandes plaines agricoles du sud de l'Essonne et de la Seine et Marne.

Carte de distribution des oiseaux nicheurs en Ile de France (Atlas des oiseaux nicheurs d'Ile de France 2009-2014). En rouge les nicheurs certains, en orange les nicheurs probables, en jaune les nicheurs possibles. La taille du point donne l'importance des effectifs.

Le saviez-vous ?

Le nom anglais du Milan noir est Kite, mot dont la signification commune de cerf-volant renvoie bien à sa capacité de planeur.

Le Milan noir parasite volontiers toute une série d'autres espèces comme le Héron cendré et même d'autres rapaces.

 

Bibliographie disponible sur le site de la LPO Île-de-France

 

Fiche rédigée par les adhérents de la LPO Île-de-France