Mésange noire

Conseil Biodiversité

La mésange noire fait partie de la famille des paridés. Les paridés sont des petits passereaux trapus dotés d’un bec court et puissant. Ils sont très actifs et s’accrochent aux branches grâce à leurs pattes robustes leur permettant d’explorer les arbres dans toutes les positions possibles. La mésange noire Periparus ater peut-être décrite comme étant infatigable du fait de cette forte activité.

Mésange noire (Periparus ater) © Alain Boullah

Mésange noire (Periparus ater) © Alain Boullah

 

Description

  • Longueur : 10-11,5 cm
  • Poids : 8-10 grammes
  • Longévité : 7 ans

La mésange noire est l’une des plus petites mésanges. Elle possède une tête noire avec les joues blanches. Le haut de sa poitrine est noir, tout comme sa gorge. Une petite huppe noire au sommet de sa tête peut parfois être visible. Son ventre est clair dans les tons chamois grisâtre. Lorsqu’elle est de dos, elle est très reconnaissable par sa tâche blanche oblongue sur la nuque. Le dessus de son plumage est gris bleuté/olivâtre, tandis que ses ailes et sa queue sont grises. Deux barres alaires blanches sont également visibles. Son bec est lui très fin et sombre. Même si mâle et femelle sont presque similaires, le mâle à des teintes plus accentuées que la femelle. Chez le juvénile, les parties du plumage qui sont normalement blanches, sont jaunes. Les autres parties du plumage du juvénile sont plus atténuées que l’adulte.

La mésange noire est parfois confondue avec la mésange charbonnière et peut être qualifiée de « petite mésange charbonnière décolorée ». Mais contrairement à la mésange noire, la mésange charbonnière est plus grosse et possède du jaune dans son plumage une fois adulte.

Le chant est aussi un critère permettant de distinguer la mésange noire de la mésange charbonnière. Le chant de la mésange noire est plus rapide que celui de la mésange charbonnière. C’est un chant qualifié de joyeux et de type bisyllabique : « sitiu-sitiu-sitiu ». Son cri lui est un son fin, clair et isolé comme « tji » ou « tiuh ».

Ecouter le chant et les cris de la Mésange noire sur Xeno-Canto

Répartition

La mésange noire est présente de la façade atlantique européenne à la façade pacifique jusqu’au niveau du Japon. Elle s’étend du nord jusqu’à Mourmansk en Russie et au sud jusqu’au Maghreb.

Elle est présente toute l’année en France excepté sur les côtes atlantiques et méditerranéennes (sauf en Bretagne où elle est présente toute l’année) et c’est lors des périodes d’hivernage qu’elle rejoint ces régions.

Habitat

La mésange noire est une habitante des forêts et des régions boisées. Son habitat favori est la forêt de conifères, notamment avec de grands épicéas. Elle peut également habiter les forêts de feuillus ou les forêts mixtes, mais on la retrouve essentiellement où prédominent les conifères. L’introduction d’épicéa dans les collines et les plaines a permis d’augmenter les possibilités de nidification pour cette espèce.

 

Migration

La mésange noire est une espèce plutôt sédentaire, notamment dans nos régions. Cependant, il peut arriver que certaines années en hiver, assez précocement, il y ait des déplacements de grande envergure d’un très grand nombre d’individus. On parle alors d’invasion hivernale. Ces invasions sont difficiles à caractériser, car elles sont très irrégulières. Même si les causes de ces invasions restent encore peu connues, il est suggéré que ce phénomène survienne lorsque les ressources alimentaires se font rares contraignant ainsi les individus à partir.

Reproduction et mode de vie

La mésange noire vit en couple uniquement d’avril à juillet, durant la période de nidification. Etant une espèce cavicole, le nid va prendre place dans un trou d’arbre, une cavité ou plus rarement dans un nichoir. La femelle couve les œufs durant environ 14 jours. C’est environ 8 ou 9 œufs qui sont pondus à chaque couvée. L’alimentation des jeunes se compose essentiellement de chenilles et d’araignées. Les jeunes prendront leurs envols aux alentours du 18ème jour après l’éclosion. Il n’est pas rare que les couples effectuent deux couvaisons durant la période de reproduction.

En dehors de la période de reproduction, les individus peuvent être solitaire, en paires ou en bandes pouvant aller jusqu’à 50 individus, et même parfois jusqu’à 100.

Mésange noire (Periparus ater) © Pierre Noël

Mésange noire (Periparus ater) © Pierre Noël

 

Nourriture

La mésange noire est insectivore et granivore. Elle consomme insectes et larves comme les pucerons, les coléoptères ou encore les mouches. C’est une espèce qui peut être qualifiée d’utile pour l’homme puisqu’elle consomme une quantité considérable d’insectes dits « nuisibles ». En hiver, son régime alimentaire devient essentiellement composé de graines, de préférence de graines de conifères comme l’épicéa ou le sapin. Son bec fin parfaitement adapté, lui permet de frapper rapidement et en répétition les graines et insectes à coquille pour accéder facilement à la partie comestible.

Lors de sa recherche de nourriture, la mésange noire, très dynamique et acrobate, est souvent visible au sommet des arbres ou à l’extrémité des branches. On peut aussi la retrouver sur le tronc grimpant verticalement ou au bout du feuillage planant à l’affût d’insectes. Elle peut également se nourrir directement au sol.

Lors de l’hiver, comme de nombreuses espèces d’oiseaux, la mésange noire peut éprouver des difficultés à se nourrir. Ainsi, elle peut devenir, une visiteuse régulière de mangeoire de jardin proche de boisements. Pour surmonter les périodes de disette, elle va aussi se constituer des garde-manger de graines. Ces graines vont être stockées de juin à décembre, dans différents endroits : cimes des arbres, crevasses, amas d’aiguilles, trous de lichens et d’écorce ou encore trous dans le sol. En fonction de la région et de la sévérité de l’hiver, certains individus vont être complétement dépendants de ces stocks tandis que d’autres s’en serviront très rarement et parfois même sans le vouloir lors d’une trouvaille accidentelle. Certains individus peuvent rejoindre, en hiver, des rondes forestières d’alimentation d’espèces mixtes.

Tendance de la population

Même si la population chute depuis 1989 (- 40%), depuis les dix dernières années cette tendance s'inverse avec une augmentation considérable des populations (+ 27%), (source : Vigie Nature, MNHN).

Statut

  • Espèce intégralement protégée par la loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976 et par arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection.
  • Espèce inscrite à la Directive oiseaux 79/409/CEE.

Voir la fiche de l'Observatoire des Oiseaux des Jardins ci-dessous.