Bucephala clangula
Famille des Anatidae
Son regard ne laisse pas indifférent, découvrez-le au lever des brumes sur les étangs...
Un canard qui compte...
En ce mois de janvier, l'hiver est bien installé, et c'est la période du "Wetlands", le comptage mondial des oiseaux d'eau hivernants. Ce comptage, réalisé au milieu du mois, permet d'évaluer les tendances d'évolution (vulnérabilité, diminution ou augmentation des effectifs, rareté,...) des populations.
The look...
C'est un canard plongeur, de taille moyenne (longueur 42-50 cm, envergure 65-80 cm, poids 500-1250 g), qui fréquente les lacs et les étangs forestiers, les cours d'eau lents et en hiver les eaux côtières.
D'un aspect trapu, il a une grosse tête ronde sur un cou assez court. Le bec est assez petit, et triangulaire.
Chez la femelle la tête et le haut du cou sont brun chocolat avec un mince collier blanc, le dessus est brun foncé, l'aile est noirâtre avec un miroir blanc, la poitrine et les flancs sont gris, et le reste du corps est blanc.
Le jeune est semblable à la femelle mais plus brunâtre, sans collier blanc.
Le mâle, en nuptial, a une tête noire à reflet vert, avec une grande tâche blanche, ronde, en avant de la joue. La poitrine et les flancs sont blancs brillants, l'arrière et une grande part des côtés du dos sont noirs. Le plumage d'éclipse est identique à celui de la femelle mais avec plus de blanc à l'avant.
Les yeux des deux sexes sont jaunes, couleur or...
Pour le voir c'est maintenant !
Il n'est présent en France qu'en période de migration et d'hivernage. Quelques individus non nicheurs peuvent estiver, comme ce fut le cas en 1989 à Trilbardou (77 - un mâle).
Sur l'eau c'est un canard toujours en mouvement qui se nourrit d'invertébrés aquatiques, de petits poissons, et plus rarement de végétaux, capturés lors de courtes plongées de moins d'une minute (25-35 s).
Les parades nuptiales commencent en décembre, et surtout en janvier. Elles peuvent donc être observées en France. Les mâles hérissent les plumes de la tête, gonflent les joues, s'approchent des femelles en haussant la poitrine pour en exhiber la blancheur, tendent le cou ou le rejettent brusquement en arrière. Les femelles sollicitent généralement les mâles en s'allongeant sur l'eau.
Des poussins au fond des bois...
La nidification aura par contre lieu au nord du 50e parallèle, essentiellement en Scandinavie et en Russie. Et pour cela, notre canard est particulièrement original.
Après les accouplements, la femelle va quitter son lac forestier, à la recherche d'un trou, généralement de Pic noir, dans un arbre, donc à plusieurs mètres du sol. C'est là qu'elle va pondre une dizaine d'œufs qu'elle incubera pendant un mois.
Les éclosions sont quasi-simultanées, et les premières heures des poussins vont être particulièrement périlleuses puisqu'ils vont devoir rejoindre le plan d'eau le plus proche pour pouvoir se nourrir. La femelle va rester la première journée avec eux dans le nid, puis elle partira en vol de reconnaissance jusqu'au lac, avant de revenir au pied de l'arbre. Elle appellera alors ses petits, qui se jetteront courageusement dans le vide pour la rejoindre. Ils ne sauront voler qu'à huit semaines, le trajet se fera donc à pied, à travers les mille et un obstacles du sol forestier (pierres, branchages, broussailles...). Les rescapés profiteront des joies de l'eau avec leur mère pendant deux à trois semaines, puis elle les laissera seuls sur le lac pour vivre leur vie de canard.
Protégeons-le...
Le Garrot à œil d'or est inscrit à l'annexe III de la convention de Berne, et à l'annexe II de la convention de Bonn, et de la directive Oiseaux. Il n'est pas protégé en droit français et européen, puisqu'il est classé comme espèce gibier.