Etourneau sansonnet

Conseil Biodiversité
Etourneau sansonnet

Etourneau sansonnet © frabrice Croset

Description

L’Étourneau sansonnet peut être confondu avec le Merle noir Turdus merula car ils ont tous deux le corps noir avec le bec jaune en plumage nuptial. Cependant, en regardant de plus près, l’Étourneau sansonnet s’en distingue par son plumage aux reflets vert et violet, moucheté de points blancs. Sa queue est courte et son bec est pointu et assez long. Il marche énergiquement.
En hiver le bec est foncé. Son vol est rapide et peu onduleux. En vol, la silhouette est typique avec les ailes assez pointues.

Taille / envergure

  • 21 cm / 37 - 42 cm

Poids

  • 75 à 80 g

Longévité

  • 15 ans

Mâle et femelle

Le mâle reproducteur a le bec jaune avec la base bleutée tandis que chez la femelle, la base est rosâtre. De plus, le mâle a les pattes d'un rose-rouge plus vif que la femelle. Il a aussi des plumes ornementales plus développées au niveau de la gorge, qui apparaissent bien lorsqu'il chante. La femelle a une iris un peu plus pâle.

Juvénile

L’Étourneau juvénile présente une coloration grise brunâtre avec la gorge plus claire et un bec sombre.

Voix

Le répertoire du sansonnet est riche. Il comprend de nombreuses imitations d’autres oiseaux, des sifflements, des grincements…

Etourneau sansonnet sur une pomme

© Fabrice Cahez

Répartition

Originaire des zones tempérées et boréales de l’Eurasie, l’Étourneau sansonnet s'est répandu avec succès sur tous les continents : on parle d’espèce cosmopolite. Il est, par exemple, devenu en l’espace d’une centaine d’années, un des oiseaux les plus communs de l’Amérique du Nord.

En Europe, il est présent dans la majorité des pays. Son aire de répartition s’est étendue vers le nord depuis 1950, notamment au Svalbard et en Islande. Il est absent d’une grande partie sud de l’Espagne où son cousin l’Étourneau unicolore le remplace. En France, le sansonnet est un nicheur régulier et commun dans tous les départements, bien qu’il soit moins abondant dans le Var, les Alpes-Maritimes, et les Alpes de Haute-Provence. L’espèce ne niche pas en Corse.

Migration et hivernage

L’Étourneau sansonnet est un migrateur partiel. Les populations du nord et de l’est de l’Europe sont migratrices alors que celles du sud et de l’ouest sont résidentes. Les populations des zones urbaines tendent à être plus sédentaires que celles des zones rurales.

Alimentation

L’Étourneau sansonnet est omnivore. Il parcourt classiquement les prairies pâturées de bovins au printemps où il recherche des larves de tipules et de taupins mais aussi les vers de terre, chenilles, araignées, limaces, petits escargots et petits crustacés terrestres (cloportes). En ville on le trouve souvent sur les pelouses des espaces verts à la recherche d’invertébrés pour nourrir sa nichée.

En hiver, l’Étourneau fréquente les mangeoires et s’alimente aussi sur les pains de graisse. Il prélève les graines de tournesol, les céréales, les restes de fruits et pommes de terre et autres restes de cuisine. Dans la nature, les baies sauvages font partie de son régime alimentaire durant l’automne.

Comportements

L’Étourneau sansonnet est un oiseau grégaire qui forme des groupes à longueur d’année. Il adopte un comportement territorial avec ses congénères uniquement en période de nidification. Dès l'émancipation des jeunes, les familles se regroupent, se nourrissent ensemble et passent la nuit ensemble en dortoirs.

Illustration représentant un Etourneau sansonnet

© François Desbordes

Reproduction

A la fin du mois de mars ou début avril, la femelle pond 4 ou 6 œufs d'un bleu intense sans tache. La nidification cavernicole permet cette couleur vive car les œufs ne sont pas visibles directement des prédateurs. L’incubation est réalisée par la femelle et dure une quinzaine de jours. Les jeunes quittent le nid à l'âge de trois semaines environ et les parents les nourrissent pendant quelques jours encore. Dès leur émancipation, le comportement grégaire reprend le dessus et les familles se regroupent pour leurs activités.

Si la ponte est détruite, le couple peut entamer une ponte de remplacement, mais avec un nombre d'œufs plus faible et probablement un succès moindre à terme.

D'un point de vue comportemental, l'espèce montre quelques curiosités. Même si c'est loin d'être la règle, les mâles peuvent être polygynes. On a également noté un parasitisme de nichée. Une femelle peut par exemple prélever un œuf dans un nid étranger et le remplacer par le sien.

Habitat

L’espèce occupe la campagne cultivée l’hiver alors qu’elle fréquente les parcs, les jardins, les lisières de forêts et le bocage pour nicher. L’Étourneau est présent jusqu’au cœur des villes où les pelouses des espaces verts, les squares et bordures d’avenues constituent de bons terrains de chasse aux insectes. L’Étourneau évite les régions d’altitude supérieure à 1 500 m.

Population

La population Européenne était estimée à plus de 23 000 000 de couples en 2004.

En France, les évaluations faites en 2004 se situent entre 1 500 000 et 6 000 000 de couples (BirdLife-LPO, 2004). La population de cette espèce commune est globalement en déclin à l’échelle Européenne (BirdLife, 2004) et doit être surveillée.

Nidification

L’Étourneau sansonnet est une espèce cavernicole qui utilise en temps normal les loges de pics dans les arbres creux. Il peut aussi agrandir une cavité plus petite avec son bec. Avec la raréfaction des vieux arbres, il niche de plus en plus près de l’Homme, utilisant les anfractuosités et cavités des bâtiments. Il rentre alors en compétition avec les rougequeues, le Moineau domestique, les mésanges et le Martinet noir… La présence d’une prairie ou d’un espace vert à proximité est essentielle pour la recherche de nourriture. Le mâle prépare la cavité et le nid. La première ponte comprend généralement de 4 à 6 œufs couvés 12 jours. Les jeunes, nidicoles, sont nourris au nid par les deux partenaires durant une vingtaine de jours. Des études estiment une moyenne de 100 nourrissages par jour les premiers jours pour atteindre 600 nourrissages journaliers en troisième semaine. Le nombre de proies prélevées est donc important au printemps, ce qui sert l’agriculture. Les jeunes s’envolent du nid au bout de vingt jours environ. Ils continuent d’être nourris par les parents et sont autonomes 10 jours plus tard. 60 % des adultes entreprennent une deuxième ponte dès la première terminée.

Survie et prédation / Menaces

Le taux de survie est élevé : 50 %. Ce taux a progressé pour les jeunes étourneaux qui trouvent de meilleures conditions d’hivernage, notamment par le changement du paysage et des activités agricoles. Les parcelles de maïs et de fourrage offrent des sources de nourriture hivernale permettant aux jeunes étourneaux de passer l’hiver. L’Étourneau sansonnet est la proie de certains rapaces comme le Faucon pèlerin.

Etourneau sansonnet sur une branche

© Antoine Dusart

Statut

L’Étourneau sansonnet est une espèce chassable qui peut être tuée en nombre illimité par tout détenteur d’un permis sur l’ensemble du territoire entre les dates officielles d’ouverture et de fermeture de la chasse, soit entre début septembre et fin février.

L’Étourneau est également classé ESOD (Espèce susceptible d’occasionner des dégâts) dans 33 départements. Cela signifie qu’il peut y faire l’objet d’actes de destruction toute l'année par les particuliers ou à la demande du maire ou du préfet par battues administratives. C’est le préfet de chaque département qui détermine les espèces qui peuvent être classées nuisibles localement.

Un rôle utile

Par son alimentation, l‘Étourneau joue un rôle essentiel dans la régulation des insectes qui peuvent causer des dégâts dans les jardins et les cultures. Comme tous les oiseaux, les étourneaux ont aussi un rôle important dans la dissémination des graines pour la reforestation et dans la pollinisation des plantes.

Cohabiter avec l’Étourneau sansonnet

Les étourneaux peuvent venir se nourrir dans votre jardin ou sur votre balcon, notamment si vous disposez de mangeoires. Souvent en groupes, ils peuvent parfois causer quelques désagréments mais pas d'inquiétude : des solutions très simples existent pour cohabiter pacifiquement avec cet oiseau ! Nous vous laissons découvrir ces conseils dans la fiche médiation ci-dessous.

Dans nos régions

En Ile de France

L’Étourneau sansonnet se reproduit au printemps sur tout le territoire régional y compris dans Paris intra-muros et la première couronne. La population régionale est jugée en diminution entre 2011 et 2018 (Agence Régionale pour la Biodiversité, 2018). En cause de ce déclin, on évoque notamment, l’uniformisation des milieux agricoles et la politique d’isolation thermique des bâtiments qui peuvent faire disparaitre des sites de nidification et des insectes, source de nourriture essentielle à l’espèce. Les effectifs régionaux sont encore importants avec 100 000 couples sur la période 2009-2014 (Malher et al, 2017). A l’instar de la situation européenne et française, l’Étourneau sansonnet est classé en préoccupation mineure sur la liste rouge des oiseaux nicheurs d’Île-de-France.

La région accueille à partir de septembre, en plus de la population nicheuse, des individus migrateurs et hivernants, venus de pays du nord et de l’est de l’Europe comme les Pays-Bas, la Pologne, la Suède mais aussi de pays voisins comme la Belgique et l’Allemagne. Dans les années 1980 en Île-de-France, certains dortoirs hivernaux pouvaient atteindre 1 millions d’individus. Aujourd’hui, ils ne dépassent plus les 100 000.

Découvrez l'Étourneau sansonnet en langue des signes !

Pour en savoir plus, téléchargez la fiche espèce de l'Observatoire des Oiseaux des Jardins ci-dessous.