Elanion blanc

Conseil Biodiversité
Elanion blanc en vol

Elanion blanc © Frédéric Malvaud

On dit souvent à juste titre que la biodiversité décline et que les oiseaux disparaissent, sous l’effet de la dégradation des milieux et du réchauffement climatique trop rapide pour que les espèces aient le temps de s’adapter.

Mais il y a aussi (au moins provisoirement) quelques gagnants ! C’est le cas d’un rapace très élégant qui effectue une progression spectaculaire en France et a atteint en la fin d’été 2023 la Normandie.

Il s’agit de l’Elanion blanc (Elanus caeruleus).

En 1965, Paul Géroudet le notait habitant « la moitié sud du Portugal, où il est devenu très rare ». Présent en Afrique sub-saharienne, en Inde et en Asie du sud-est, une petite population existe historiquement en Afrique du Nord. C’est de là qu’il a sans doute colonisé le Portugal.

Il va s’étendre rapidement dans toute la partie occidentale de la péninsule ibérique à partir des années 1980, puis atteindre le sud-ouest de la France au début des années 1990. La progression en France va être très lente mais régulière jusqu’à occuper l’ensemble des contreforts de la chaine pyrénéenne côté atlantique, au début des années 2010. La population « envoie » alors des pionniers se reproduire occasionnellement plus au nord.

Carte de France : statut de reproduction de l'Elanion blanc

© Atlas Oiseaux nicheurs de France (2009-2012) Issa et Muller 2015

Depuis 2018, c’est l’explosion ! La carte en cours de l’Atlas national (Oiseaux de France) montre une occupation de toute l’Occitanie non méditerranéenne, de toute la région Nouvelle Aquitaine (hormis le Limousin) et d’une grande partie de la Région Pays de la Loire. Il était donc l’an passé aux portes de la Normandie avec de plus en plus d’hivernants en séjour dans notre région.

Carte de France : occupation de l'Elanion blanc

© Faune France

On attendait sa reproduction. C’est chose faite en cette fin d’été et début d’automne 2023 avec pas moins de 5 à 6 couples installés dans l’Orne, la Baie du Mont Saint-Michel (Manche) et le Marais Vernier (Eure). Et peut-être quelques autres… Il est très rare qu’une nouvelle espèce s’installe aussi rapidement dans une région. On vous en reparlera !

Fiche rédigée par la LPO Normandie