Le ragondin, Myocastor coypus. Classe des Mammifères, Ordre des Rongeurs, Famille des Myocastoridés.

En bref

Caractérisé par des petites oreilles (2 à 4 cm), quatre grandes incisives de couleur orangées, des pattes arrière en partie palmées et une fourrure épaisse et imperméable qui lui permet d’évoluer dans les milieux aquatiques. Le ragondin, pouvant peser jusqu’à 10 kg, mesure entre 65 et 105 cm et sa queue (cylindrique et dénudée) représente la quasi moitié de sa taille.

Ses « moustaches » ou vibrisses (organes sensoriels) lui permettent de capter les moindres vibrations de l’air et renseignent l’animal sur son environnement.

Ragondin sur un tronc

Ragondin © Pixabay / Alexas_Fotos

Pour le meilleur et pour le pire

Actuellement considéré comme un nuisible, le ragondin a pourtant eu une période de gloire.

Originaire d’Amérique du Sud, il a été introduit sur le territoire français vers la fin du 19ème siècle pour deux raisons : ses compétences pour nettoyer les étangs ainsi que pour l’exploitation de sa fourrure bon marché.

Mais son succès fut de courte durée, en partie à cause de la crise économique de 1929, les élevages de ragondins ont cessé. Il s’est alors retrouvé libre dans la nature.

Se sentant bien dans les marais, les étangs, les mares, les canaux mais aussi les rivières à faible courant et les fleuves, le ragondin a su s’adapter facilement à notre environnement. Il connaît une explosion démographique dans les années 1970. En effet, actif sexuellement toute l’année, le ragondin possède des capacités de reproduction très importantes.

Avec un nombre de portées de 2 à 3 par an composées de 4 à 6 petits et un taux de survie très élevé, les populations de ragondins peuvent exploser en quelques années. La période de gestation de la femelle est de 128 à 132 jours. La durée de vie moyenne est de 4 à 5 ans.

Ragondin dans l'herbe

© Pixabay / Pimprenelle

Son style de vie :

  • Un régime alimentaire constitué de végétaux aquatiques et terrestres (céréales, plantes…),
  • Un habitat (terriers de plusieurs mètres de long) creusé dans les berges
  • Une reproduction importante

Il a des impacts négatifs sur notre environnement :

  • Effondrement des berges, affaiblissement des digues, piles de ponts et ouvrages
  • Attaque aux cultures (maïs, jeunes plantations de peupliers...) 
  • Diminution importante du couvert végétal en zone humide
  • Modification de l’équilibre biologique des écosystèmes
  • Contamination des eaux douces par l’urine et les excréments des rongeurs 
  • Risque de transmission à l’homme de maladies telles que la leptospirose, dans certains cas mortelle

C’est en raison de cette liste alarmante que le ragondin est classé (arrêté du 30 juin 2015) en tant qu’espèce nuisible. L’Homme prend la place de prédateur afin de régulariser les populations. Dans son pays d’origine cela se faisait naturellement grâce au puma et à l’alligator.

Ragondin

© D. Stefanescu / corif - LPO Île-de-France

Mais cela nous permet-il pour autant de cautionner des actes barbares à son égard ?

Recouvert de peintures, frappé, traqué, le ragondin est devenu la cible de nombreuses injustices.

Pour plus de renseignement sur le ragondin vous pouvez visionner le documentaire « Ragondin – Les dents du marais » réalisé par Catherine Lacroix et François-Xavier Pelletier.

Sources :

Fiche rédigée par la LPO Île-de-France