Lézard des murailles

Conseil Biodiversité
Lézard des murailles

Lézard des murailles (Podarcis muralis) © Nicolas Macaire LPO

Description

  • Longueur : 20 cm longueur totale
  • La queue est environ deux fois plus longue que le corps
  • Poids : 4 - 8,5 g
    Les individus présentent des variations de couleur dont la pigmentation varie du gris au brun ou encore au verdâtre. L’une des particularités est que les écailles du collier, en arrière de la gorge, sont régulièrement alignées. Les juvéniles et les femelles portent une bande longitudinale continue de couleur brun foncé sur le flanc. On observe très souvent une fine ligne dorsale plus ou moins ininterrompue. Chez le mâle, cette ligne se présente sous forme d’un lacis discontinu ou de tâches noires dispersées. Certains animaux présentent des tâches noires dispersées. Certains présentent également une rangée de points bleus sur la partie inférieure des flancs, ainsi qu’au dessus des pattes antérieures. La face ventrale est de couleur blanche, rose, jaune ou brique et porte des taches ou des points foncés.

Habitat

Préfère les lieux secs et chauds, ensoleillés et rocailleux, exposés au sud. Les structures verticales telles que rochers, éboulis, murs ou marches d’escaliers lui conviennent particulièrement. La présence de refuges à proximité immédiate des emplacements de bains de soleil est primordiale. Le lézard des murailles est relativement peu exigeant si le climat lui est favorable. Il colonise toutes sortes de biotopes : pierriers, falaises, carrières, gravières, ruines, vignobles, bordures de chemin, talus de chemins de fer, berges, murs et tas de pierres sèches, tas de bois. Il peut parfois se rencontrer dans des milieux plus humides où il peut nager si nécessaire. Il vit volontiers proche de l’homme, dans les jardins abrités et ensoleillés et sur les constructions. L’espace vital d’un adulte est de l’ordre de 25 m2. Les différents territoires peuvent toutefois se chevaucher fortement.

Distribution

Europe : presque partout : son aire de répartition comprend l’Europe continentale, jusqu’au Nord-Ouest de l’Asie Mineure, les Balkans. Au nord, on le trouve jusqu’au sud des Pays-Bas (Maastricht) et au sud, il est présent au centre de l’Espagne et au nord du Portugal. En France, la forme nominale du lézard des murailles, est répandue partout, y compris dans certaines îles de l’Atlantique (Yeu, Oléron, Aix, Ouessant, archipel des Glénan). La plupart des auteurs reconnaissent une vingtaine de sous-espèces. Des variations sont reconnues : tendance au mélanisme* au nord et en Bretagne par exemple.

Mélanisme : coloration anormale résultant d’un excès de pigments noirs et bruns, donnant des individus foncés.

Ecologie

Le lézard des murailles vit 4 à 6 ans en moyenne, 10 ans au maximum. Il est agile et son corps plat lui permet de se faufiler dans les anfractuosités des murs et des parois rocheuses verticales. Les animaux s’adonnent souvent à des bains de soleil, de préférence à des endroits surélevés qui leur permettent du surveiller les environs immédiats. En cas de danger, ils se réfugient rapidement dans la fissure la plus proche pour en ressortir peu après et regagner leur poste d’observation.

Alimentation

Le régime alimentaire du lézard des murailles est très varié, comprenant toutes sortes d’insectes : mouches, chenilles, papillons, mille-pattes, vers, criquets, sauterelles et araignées…Il peut également s’attaquer à des jeunes de sa propre espèce. Il peut se nourrir occasionnellement d’abeilles, dont il est totalement immunisé contre l’action du venin, mais ne met jamais en danger les populations de l’ hyménoptère.

Reproduction

La période de reproduction est marquée par des querelles violentes et des poursuites rapides entre mâles rivaux. Elle commence quelques semaines après l’hivernage. Un mois environ après l’accouplement, la femelle pond de 2 à 10 œufs de couleur crème et à la coquille parcheminée. Elle les dépose sous une pierre, dans une fissure de mur, ou dans une petite cavité qu’elle a creusée elle-même dans le sol meuble. La durée d’incubation dépend de la température ambiante. Elle varie entre 6 et 11 semaines. La plupart des jeunes naissent de la fin juillet à la mi-août. Ils sont adultes à l’âge de deux ans environ.

Suivant l’altitude et les conditions météorologiques, les femelles pondent 1, 2 voire 3 fois par année. La taille de la ponte est en relation étroite avec l’âge de la femelle, les plus vieilles produisant plus d’œufs. Généralement les premières pontes, bénéficiant des réserves lipidiques accumulées pendant l’hiver sont plus conséquentes. La fécondité annuelle moyenne par femelle est de 10,5 œufs. Les œufs sont déposés dans un trou creusé dans le sol de 10 à 20 cm de profondeur. La femelle ne referme pas le trou après la ponte. La période active prend fin en octobre ou en novembre.

Une queue détachable pour tromper l’ennemi…

La queue du lézard des murailles se casse facilement lui permettant ainsi d’échapper à ses prédateurs. En effet, l’extrémité perdue continue de s’agiter et constitue un leurre vis à vis de l’attaquant. Cette capacité qu’ont certains animaux à se séparer d’une partie de leur corps est appelée l’autotomie. Une queue de remplacement repousse progressivement mais est dépourvue d’écailles, elle est uniformément gris sombre. Parfois elle peut repousser double. A noter qu’autrefois, au début du 20ème siècle, les queues de lézard étaient supposées porter bonheur.

Menaces et longévité

  • Prédateurs : l’homme, le chat domestique dans les jardins et les poules des basses-cours sont les principaux ennemis de ce lézard près des habitations. Dans la nature, divers oiseaux dont la pie-grièche écorcheur et la pie-grièche grise, mais aussi les serpents : coronelle lisse, vipère aspic, couleuvre verte et jaune, couleuvre d’esculape, couleuvre de Montpellier sont les prédateurs naturels du lézard des murailles. Parmi les mammifères figurent aussi la belette et l’hermine. Certains rapaces diurnes l’attrape aussi occasionnellement : buse variable, busard Saint-Martin, busard cendré, aigle royal.
  • Parasites : les lézards sont souvent parasités par des tiques qui se fixent à la base des pattes antérieures.
  • Perte des habitats : la perte des habitats favorables conduit à l’isolement de certaines populations. Dans certains cas, les îlots isolés peuvent être remis en connexion par la construction de murets de pierres sèches. Ils permettent aux individus d’assurer un brassage génétique indispensable.
  • Longévité : un adulte peut vivre en moyenne de 5 à 7 ans.

Statut

  • Espèce intégralement protégée par la loi sur la protection de la nature du 10 juillet 1976 et par arrêté du 22 juillet 1993 : Interdiction sur tout le territoire national et en tout temps de détruire ou d’enlever les oeufs ou les nids, de détruire, de mutiler, de capturer ou d’enlever, de naturaliser et qu’ils soient vivants ou morts, de transporter, de colporter, d’utiliser et de commercialiser cette espèce.
  • Il est inscrit en annexe 4 de la Directive Européenne Habitat ( 92/43/CE)* et est protégé en France par la loi sur la protection de la nature de juillet 1976.
    La directive habitat a pour objet d’assurer le maintien de la diversité biologique par la conservation des habitats naturels, ainsi que de la faune et de la flore sauvages. L’annexe 4 donne la liste des espèces strictement protégées.