Haies et biodiversité

Conseil Biodiversité
Haie multistrate

Haie multistrate © Sophie Raspail

La haie, un pilier écologique du paysage rural et urbain

Les haies, alignements de végétaux variés (arbres, arbustes, buissons), sont des éléments structurants du paysage, à la fois esthétiques et fonctionnels. Elles jouent un rôle crucial dans la régulation du climat local, en apportant ombre, fraîcheur et protection contre les intempéries. En milieu agricole, elles protègent les cultures et le bétail, limitent la dérive des pesticides et réduisent l’érosion des sols. Grâce à leurs racines, elles favorisent l’infiltration de l’eau, rechargent les nappes phréatiques et réduisent les risques d’inondation. Pourtant, malgré ces nombreux services, 70 % des haies ont disparu en France depuis 1950, victimes de l’artificialisation des sols, de la mécanisation agricole et d’un entretien inadapté.

Un refuge de biodiversité à préserver

Les haies sont de véritables corridors écologiques, essentiels à la faune sauvage. Elles offrent nourriture, abri, sites de reproduction et voies de déplacement à une multitude d’espèces : oiseaux, insectes, petits mammifères, reptiles, etc. Leur richesse dépend de plusieurs facteurs : leur connectivité avec d’autres éléments naturels (mares, fossés), leur diversité structurelle (présence de bois mort, de strates variées), et leur mode de gestion. Une haie champêtre bien conçue comprend une strate herbacée, une strate arbustive et une strate arborée, chacune jouant un rôle complémentaire pour la biodiversité. Même en milieu urbain, des haies adaptées peuvent favoriser la nature en ville.

Planter et entretenir des haies favorables à la faune

Pour qu’une haie soit bénéfique à la biodiversité, il est recommandé de planter des essences locales, adaptées au climat et au sol. Les haies de conifères comme les thuyas ou cyprès sont à proscrire : elles sont pauvres en biodiversité, stérilisent les sols et produisent des pollens allergènes. La plantation doit être pensée à long terme : éviter les surfaces vitrées à proximité, anticiper l’espace nécessaire au développement des racines et du feuillage, et protéger les jeunes plants des cervidés. L’entretien doit être doux : privilégier une taille hivernale, hors période de nidification, et laisser le bois mort sur place. Une haie diversifiée, bien implantée et bien gérée, est un atout écologique majeur.

Haies, voisinage et prévention des risques

Dans les copropriétés, l’entretien des haies mitoyennes est partagé, et leur destruction doit respecter des règles précises. En zone à risque incendie, les haies monospécifiques sont à éviter car elles favorisent la propagation des flammes. À l’inverse, les haies diversifiées, composées d’espèces de tailles variées, sont plus résistantes. Des obligations légales de débroussaillement (OLD) s’appliquent dans certaines zones, et les modalités sont précisées par arrêté préfectoral. Enfin, même sur un balcon ou une petite cour, il est possible de contribuer à la biodiversité en plantant des espèces locales en pots. Chaque haie, quelle que soit sa taille, peut devenir un refuge pour la nature.

Haie champêtre au jardin

Haie champêtre au jardin © Nicolas Macaire

Pour en savoir plus

  • Retrouvez de nombreuses informations et conseils sur la protection juridique des haies, sur leur plantation et entretien pour protéger la biodiversité, etc. dans la fiche médiation faune sauvage « Haies », ainsi que dans la fiche juridique « Arbres et haies » ci-dessous.
  • Regardez l'épisode 6 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Un jardin pour la biodiversité !