Une gestion des végétaux respectueuse de la biodiversité
La gestion des végétaux, qui englobe la tonte, la taille, l’entretien des arbres et la gestion des déchets verts, peut avoir un impact considérable sur la faune et la flore si elle n’est pas pratiquée de manière raisonnée. Une approche écologique permet de préserver les équilibres naturels tout en répondant aux besoins d’entretien des espaces verts.
Les impacts écologiques d’une gestion inadaptée
Une taille ou une tonte mal planifiée peut entraîner la destruction de nids d’oiseaux, notamment en période de reproduction. L’abattage d’arbres morts ou sénescents prive de nombreuses espèces – oiseaux, chauves-souris, insectes – de gîtes et de ressources alimentaires. Le bruit des engins, le broyage de la microfaune, la déstructuration du sol ou encore l’usage de pesticides sont autant de pratiques qui fragilisent les écosystèmes. . Le gyrobroyage, en particulier, est l’une des méthodes les plus destructrices : il fragilise les végétaux, déstructure le sol, détruit la microfaune et favorise la propagation de microplastiques. Même une tonte trop fréquente peut appauvrir la diversité floristique.
Ce que dit la loi
La destruction de nids d’espèces protégées est un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende. Pour les espèces chassables, cela constitue une contravention. En revanche, les arbres et haies hors forêt bénéficient de peu de protection, sauf cas particuliers (PLU, arbres remarquables…).
Redonner leur place aux plantes spontanées
Les plantes dites « adventices » ou « mauvaises herbes » sont souvent injustement mal perçues. Pourtant, elles jouent un rôle fondamental dans l’écosystème : elles nourrissent les insectes, servent de gîte, et attirent leurs prédateurs naturels comme les oiseaux. Certaines, comme l’ortie ou le pissenlit, sont même comestibles ou médicinales. Un jardin libre et diversifié est un jardin vivant.
Gérer ses végétaux sans nuire à la nature
Il est possible d’entretenir son jardin tout en respectant la biodiversité. Voici quelques bonnes pratiques :
- Tailler en hiver (novembre à janvier) pour éviter de déranger la faune et préserver la santé des végétaux.
- Tondre tardivement pour permettre aux plantes de se reproduire.
- Créer des zones de tonte différenciée ou pratiquer la fauche centrifuge pour épargner la petite faune.
- Éviter les coupes sanitaires inutiles : un arbre mort peut devenir un refuge précieux.
- Utiliser le paillage pour limiter les repousses indésirables et conserver l’humidité.
- Laisser les feuilles mortes au sol pour nourrir la vie souterraine.
- Recycler les déchets verts en compost ou en gîtes pour la faune (tas de bois, haies sèches…).
- Mettre en place de l’éco-pâturage avec des animaux adaptés à la surface disponible.
Redonner leur place aux plantes spontanées
Les plantes dites « adventices » sont souvent mal perçues, mais elles jouent un rôle fondamental dans l’écosystème. Elles nourrissent les insectes, attirent les oiseaux et enrichissent la diversité végétale. Leur présence permet aussi de réduire les coûts d’entretien et de valoriser les espaces publics, à condition d’accompagner ce changement par des actions de sensibilisation et de pédagogie.
Le cas des espèces exotiques envahissantes (EEE)
Certaines espèces végétales introduites par l’homme deviennent envahissantes et menacent les écosystèmes. Elles se développent rapidement, forment des populations denses et appauvrissent la biodiversité. C’est le cas de la renouée du Japon, des jussies ou de la berce du Caucase. Leur gestion dépend de leur stade d’implantation : prévention, intervention précoce ou gestion curative. L’ambroisie, par exemple, fait l’objet d’un plan de lutte dans la métropole de Lyon en raison de ses effets allergisants.
Pour en savoir plus
Consultez notre fiche médiation « gestion des végétaux : solutions pour les particuliers », en bas de page, et retrouvez nos conseils afin de préserver la biodiversité dans votre jardin.