Cohabiter avec les vers de terre

Conseil Biodiversité
Ver de terre

© Natfot / Pixabay

Les vers de terre, ingénieurs discrets du sol

Les vers de terre, appartenant principalement à la famille des Lumbricidae, sont des organismes essentiels à la santé des sols. Leur corps annelé, muni de soies locomotrices, est parfaitement adapté à la vie souterraine. On distingue trois grandes catégories de vers: les épigés, vivant en surface ; les endogés, creusant horizontalement dans le sol ; et les anéciques, creusant des galeries verticales profondes. Leur diversité et leur abondance témoignent de la vitalité d’un sol sain.

Un rôle écologique fondamental mais menacé

Les vers de terre sont de véritables acteurs de la fertilité des sols. En creusant des galeries, ils favorisent l’aération, l’infiltration de l’eau et la diminution de l’érosion. Ils participent activement au recyclage de la matière organique, produisant des turricules riches en nutriments. Leurs déjections et leur mucus stimulent l’activité microbienne, essentielle à la croissance des plantes. Ils constituent également une ressource alimentaire pour de nombreux prédateurs. Pourtant, leur présence est menacée par les pesticides, les engrais chimiques, le labour intensif et l’introduction d’espèces invasives comme les plathelminthes, des vers plats prédateurs redoutables.

Des pratiques à repenser pour préserver leur habitat

Pour favoriser la présence des vers de terre, il est essentiel de réduire les pratiques agricoles et jardinières agressives. Supprimer les pesticides et les engrais chimiques, limiter le labour et le bêchage, sont des gestes fondamentaux. Le paillage organique, le maintien des feuilles mortes et des herbes coupées sur place, ainsi que le recours au lombricompostage, sont autant de pratiques bénéfiques. Ces méthodes permettent non seulement de nourrir les vers, mais aussi de maintenir une humidité favorable à leur activité, tout en enrichissant naturellement le sol.

Un équilibre fragile à surveiller et à encourager

La disparition progressive des vers de terre dans certaines zones est un signal d’alerte écologique. Leur biomasse peut représenter jusqu’à 80 % de celle du sol, et leur absence compromet gravement la fertilité et la résilience des écosystèmes. En cas de découverte de plathelminthes, il est recommandé de les signaler au Muséum national d’Histoire naturelle. Préserver les vers de terre, c’est préserver la vie du sol, la qualité de nos cultures, et l’équilibre de toute une chaîne alimentaire. En adoptant des gestes simples et respectueux, chacun peut contribuer à la santé durable des sols.

Pour en savoir plus

Consultez notre fiche médiation « Vers de terre » disponible en bas de page.