Le verre, un danger sous-estimé pour l’avifaune
Bien qu’il soit prisé pour ses qualités esthétiques et lumineuses, le verre constitue une menace majeure pour les oiseaux. Chaque année, des millions d’individus périssent après avoir percuté des surfaces vitrées, qu’ils ne perçoivent ni comme des obstacles ni comme des dangers. Deux phénomènes sont en cause : la réflexion, qui donne l’illusion d’un paysage continu, et la transparence, qui empêche de distinguer la vitre de l’air. Ces risques sont amplifiés par la configuration des bâtiments, la végétation environnante, la lumière artificielle et les périodes de migration.
Intégrer la prévention dès la conception des bâtiments
La meilleure stratégie pour limiter les collisions est d’anticiper dès la phase de conception. Il est recommandé de privilégier des matériaux diffusant la lumière sans transparence directe, comme le verre mat, structuré ou les plaques de polycarbonate. Lorsque l’usage du verre est incontournable, des solutions techniques existent : verre sérigraphié, verre feuilleté avec sequins (comme le Saflex™ Flysafe™), ou encore verre gravé ou frit. Ces dispositifs, testés selon des protocoles scientifiques, permettent de réduire significativement le nombre de collisions, tout en conservant les qualités architecturales du bâtiment.
Pour les vitres existantes, plusieurs options s’offrent aux particuliers : marquages contrastés (stickers, vitrophanies, peintures), filets, grillages, bandes plastiques ou ficelles verticales. Ces dispositifs doivent être placés à l’extérieur, avec un espacement maximal équivalent à la paume d’une main, afin d’empêcher les oiseaux de tenter un passage. Des solutions esthétiques et durables existent, alliant efficacité et intégration architecturale.
Des fabricants engagés et des solutions disponibles
Plusieurs entreprises proposent aujourd’hui des produits spécifiquement conçus pour protéger l’avifaune. Eastman développe la gamme Saflex™ Flysafe™3D, intégrant des sequins visibles par les oiseaux. Saint-Gobain propose les verres 4Bird (Frit et Etch), tandis que Pilkington commercialise le verre Avisafe™, doté d’un revêtement UV visible par les oiseaux. Ces solutions, déjà mises en œuvre dans des projets internationaux, sont disponibles en France et peuvent être intégrées dans tout projet de construction ou de rénovation. En collaborant avec ces fabricants, les professionnels peuvent allier performance architecturale et responsabilité écologique.
Réagir face à un oiseau blessé et adopter les bons gestes
En cas de collision, un oiseau étourdi doit être placé dans un carton aéré, au calme, pendant une à deux heures. S’il ne reprend pas son envol, il convient de contacter un centre de sauvegarde. Si un oiseau s’acharne contre son reflet, notamment en période de reproduction, il faut masquer la vitre pour supprimer l’effet miroir. Enfin, la LPO propose des produits adaptés pour sécuriser les surfaces vitrées. En adoptant ces gestes simples, chacun peut contribuer à réduire significativement la mortalité aviaire liée aux vitres, et ainsi protéger la biodiversité de proximité.
Pour en savoir plus
- Consultez nos fiches médiation et technique en bas de page
- Regardez l'épisode 3 (saison 1) de notre web-série « Colocataires sauvages » : Les vitres, un danger invisible !