Tempêtes : des oiseaux marins s’échouent sur nos côtes

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La LPO vous donne ses recommandations en cas de découverte.

Guillemot de troïl posé en haute mer

Guillemot de troïl (Uria aalge) – Crédit photo : Julien Gernigon

Les guillemots de Troïl fortement touchés

Fin 2023 de nombreux oiseaux marins avaient déjà été lourdement impactés par les tempêtes qui s’étaient abattues sur la façade Ouest du pays. Un grand nombre d’échouages avaient alors été comptabilisés, notamment de pélagiques à savoir les fous de Bassan, les océanites cul-blanc, les mouettes de Sabine, les phalaropes à bec large. On observe à nouveau une intensification des d'échouages depuis début février 2024. Cette fois, ce sont surtout les alcidés et en particulier les guillemots de Troïl qui sont concernés.

La station LPO de l’Île Grande et le centre de soins LPO Aquitaine ont  en effet accueilli  85 guillemots vivants présentant des symptômes similaires, caractérisés par une hypothermie et une maigreur inquiétante. En effet, leur poids moyen se situait à 590 grammes et pouvait descendre jusqu’à 430 grammes. Bien en-deçà des 900 grammes réputés normal pour les guillemots.

Des analyses sont en cours, et si la grippe aviaire ne semble pas impliquée, les centres de soins LPO disposent néanmoins de zones de quarantaine dans lesquelles sont reçus les guillemots et sans qu’ils ne transitent par le centre, afin d’éviter toute contamination éventuelle. L’UMS LPO Wildpeace est ainsi stationnée à proximité immédiate du centre de soins LPO de l’Île Grande pour permettre la mise en quarantaine des individus entrants lorsque nécessaire.

Analyser la mortalité des oiseaux marins pour agir

Dans le cadre du LIFE SeaBiL, coordonné par la LPO, l’application ICAO a été adaptée et un réseau composé de bénévoles issues de différentes associations et divers centres de soins de la façade Atlantique a été créé. L’objectif ? Recenser les oiseaux marins échoués pour suivre à grande échelle la mortalité de ces oiseaux et identifier les échouages anormaux comme c’est le cas actuellement.

Les données collectées depuis le début de l’année grâce aux bénévoles indiquent clairement une forte mortalité, avec près de 250 guillemots échoués signalés, dont 172 depuis début février. Là encore, les carcasses repérées paraissent particulièrement maigres.

Que faire en cas d’oiseau échoué ?

Avec les forts coups de vent prévus pour la fin de cette semaine, il est possible que vous croisiez des oiseaux marins sur le littoral. Voici les recommandations de la LPO si vous constatez un échouage.

Si l’oiseau est mort : Ne manipulez surtout pas l'animal, même s'il est en bon état, afin d'éviter tout risque de transmission de maladie.

Si l’oiseau est vivant :

  • S’assurer que l’animal est réellement en danger (apathie, aile pendante, trace de saignement, impossibilité de se tenir sur ses pattes).
  • Se protéger en utilisant des gants et en restant vigilant face aux réactions de l’oiseau.
  • Capturer l’oiseau avec prudence et sans précipitation, à l’aide d’un tissu épais. Maintenir les ailes collées au corps et la tête cachée. Ne jamais fermer son bec avec un élastique ou du ruban adhésif.
  • Placer l’oiseau dans un carton et l’isoler au calme dans une pièce sombre et tempérée en attendant de le transférer vers une structure habilitée.
  • Ne pas lui donner à manger ni à boire, au risque de l’étouffer ou de lui faire ingérer une nourriture inadaptée.
  • Contacter le centre de soins le plus proche de chez vous ou appelez la LPO qui vous conseillera au 05 46 82 12 34. 

Dans tous les cas, nous vous invitons à le signaler via l’application mobile ICAO.