Le collectif des associations pour un Service Civique Ecologique se réjouit du lancement du dispositif et rappelle ses recommandations

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Le Premier ministre l’annonçait dans son discours de politique générale mardi 30 janvier, il souhaite déployer un Service Civique Écologique « qui mobilisera d’ici la fin du quinquennat 50 000 jeunes prêts à s’engager concrètement pour le climat et la biodiversité ». Les principales structures associatives déjà engagées dans l’accueil de jeunes volontaires dans le domaine de l’environnement, et regroupées au sein d’un collectif, se réjouissent du lancement effectif qui a eu lieu le 8 avril 2024, ainsi que du vote massif des sénateurs ce 10 avril pour la proposition de loi renforçant le dispositif, et rappellent certaines de leurs recommandations pour atteindre ses objectifs.

Le 8 avril 2024 se tenait au Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, le lancement officiel du Service Civique Ecologique par le Ministre Christophe Béchu et la Ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles Sarah El Haïry, en présence de nombreuses associations, de jeunes, et d’entreprises d’ores et déjà engagées sur le sujet.

Quinze associations nationales de défense de l’environnement et d’éducation populaire se sont en effet rassemblées il y a près d’un an pour créer le « Collectif pour un Service Civique Ecologique », afin d’appeler à son déploiement ambitieux et bénéfique pour tous. Car le dispositif a déjà fait la preuve de sa capacité à mobiliser concrètement les jeunes en faveur de la nature : soutien aux associations de préservation de la biodiversité, organisation de chantiers participatifs, formation du public aux bonnes pratiques du quotidien, lutte contre les inégalités environnementales, accompagnement des plus précaires dans la transition énergétique, etc. L’enjeu aujourd’hui est de démultiplier l’offre de missions, de les rendre accessibles à tous les jeunes, et de renforcer l’accompagnement de ces derniers jeunes pendant leur service, afin qu’ils deviennent des acteurs de la transition écologique dans les territoires.

Des annonces qui vont dans le bon sens

De premières mesures ont été annoncées, et posent des jalons importants :

  • Le soutien de l’ADEME au déploiement de 1000 « ambassadeurs », mobilisés sur des missions d’éducation à l’environnement et des actions phares du service civique écologique, sur une année expérimentale. Ces jeunes seront portés et encadrés par l’association pionnière du Service Civique Unis-Cité, en partenariat avec les grandes associations membres du collectif et acteurs des territoires.
  • Le soutien aux associations nationales et fédérations d’associations de défense de l’environnement, pour qu’elles structurent et renforcent l’organisation de la mobilisation des jeunes en leur sein.
  • La mobilisation des entreprises via un partenariat avec le MEDEF afin de soutenir l’implication des jeunes, valoriser les compétences acquises, et faire découvrir les métiers de la transition écologique.
  • Le lancement, en juin, d’une campagne de communication ad hoc pour inviter les jeunes à s’engager.

Nos recommandations

Notre collectif, comme l’ensemble du mouvement associatif, attend toutefois que l’Etat confirme sa volonté de consolider largement le budget alloué, ce dernier ayant récemment été amputé par des coupes budgétaires. Le Service Civique Ecologique ne pourra se faire, par exemple, au détriment du service civique solidarité seniors. Sarah El Haïry s’est voulue rassurante sur ce point, déclarant que « le lancement du Service Civique Écologique n’impactera nullement la durée moyenne des missions de service civique, ni notre volonté de permettre à tous les jeunes qui le souhaitent de s’y engager ».

Nos associations rappellent par ailleurs que les acteurs de terrain devront être accompagnés pour définir correctement les missions confiées aux jeunes et assurer le tutorat nécessaire, que les volontaires mobilisés devront être formés aux enjeux de la transition écologique par des structures expertes, et qu’un soutien particulier (transport, logement) devra être prévu pour les missions dans les territoires ruraux. Le Service Civique devra, en tout état de cause, être davantage promu auprès des jeunes et dans les parcours professionnels comme d’enseignement. C’est l’un des objectifs de la proposition de loi étudiée au Sénat ce 10 avril, et adoptée par 307 voix pour et 16 contre.

Le Service civique écologique est une formidable opportunité pour nos structures associatives, tant dans notre rôle de sensibilisation et d’accompagnement de la jeunesse, qu’en soutien à nos actions de terrain. Pour atteindre ces objectifs, il faut collectivement mieux faire connaitre le dispositif, et renforcer la communication auprès des jeunes. Nous attendons également un soutien accru de l’Etat auprès des associations qui se mobilisent, ainsi qu’auprès des jeunes volontaires, afin de rendre le service civique réellement accessible à tous.

Président de la LPO

Allain Bougrain Dubourg