Grand cormoran

Conseil Biodiversité

Le Grand cormoran est un excellent plongeur mais sa combinaison n’est pas étanche, en effet son plumage est mal protégé par les sécrétions de sa glande uropygienne. Il se mouille donc à un tel point qu’il doit se sécher longuement les ailes écartées, ce qui lui donne un côté vautours ou d’aigle héraldique.

Grand cormoran

© A. BLOQUET / Corif - LPO Île-de-France

Ce grand palmipède a de courtes pattes, des pieds palmés, et un plumage noir à reflets verts et bronzés. Son corps allongé se termine par une longue queue rigide fortement arrondie. Le cou est sinueux et se termine par une tête anguleuse au puissant bec crocheté. Il a une envergure de 132 à 139 cm pour une longueur, sans le bec, de 78 à 82 cm. Une zone blanche s’étend sur les joues et encadre une tâche jaune de peau nue à la gorge. En période nuptiale, des petites plumes blanches apparaissent sur les côtés de la tête et devant le cou, les plumes du dessus de la tête s’allongent en huppe et deux tâches blanches triangulaires ornent le haut des cuisses. Les jeunes sont bruns noirs avec du blanc à la poitrine et au milieu du ventre voir parfois entièrement blanc dessous.

Grand cormoran

© A. BLOQUET / Corif - LPO Île-de-France

Son régime alimentaire est essentiellement piscivore. Il s’immerge profondément ne laissant apparaître que le haut du dos, et il tend le cou incliné en arrière. Il plonge la tête pour épier les poissons et plongera ensuite pour pêcher souvent à proximité du fond. Il est particulièrement à l’aise sous l’eau, pouvant virer et se retourner en gardant les ailes plaquées au corps. Il peut plonger jusqu’à 71 secondes et atteindre une profondeur de 16m. Le poisson est saisi par une brusque extension du cou, pincé par le crochet du bec et remonté à la surface pour être avalé tête la première quitte à le lancer en l’air pour le rattraper dans la bonne position.

Grand cormoran

© JP. Mériaux / Corif - LPO IDF

Une fois sa séance de pêche passée, il va gagner un poste généralement élevé comme un arbre pour se dresser sur ses pattes, déployer ses ailes et attendre qu’elles sèchent. Il va ainsi paresser de longues heures tout en digérant son poisson.

Il fréquente toutes les eaux douces ou salées. Il a une répartition mondiale, excluant l’Amérique du Sud et l’Antarctique. On distingue deux sous-espèces en Europe, Phalacrocorax carbo carbo, la maritime et Phalacrocorax carbo sinensis, la continentale. En dehors des nicheurs la France accueille aussi des migrateurs et des hivernants venant de Grande-Bretagne ou du nord de l’Europe. Les nicheurs franciliens sont au nombre de 500-550 couples, dont quelques un à la RNR du Bassin de la Bièvre…

Grands cormorans

© J. Hénon / Corif - LPO IDF

Il construit ces nids, formés de branches mortes et de débris végétaux, dans les arbres, parfois au sol, à proximité des zones où il va se nourrir. Les accouplements ont lieu en mars-avril. La ponte comprend 3 à 6 œufs, couvés pendant un mois par les deux parents. Les jeunes sont nourris de poissons. Ils sortent du nid et commencent à nager vers 5 semaines, savent voler à 2 mois et resteront encore dépendant des parents pendant une dizaine de jour. Les jeunes n’atteindront leur maturité sexuelle qu’à trois ans. La longévité maximale est de 23 ans.

Le Grand cormoran est une espèce protégée, totalement pour la sous espèce maritime, et pouvant faire l’objet de régulation sur les plans d’eau douce ou les rivières pour la continentale. Il est inscrit à l’annexe III (faune partiellement protégée) de la convention de Berne.

Quelques belles victoires en justice ont permis l’arrêt des tirs dans l’Essonne et la suspension, en attendant le jugement sur le fond, en Seine-et-Marne. Les autres départements franciliens ne tirent pas ce bel oiseau noir qui a le droit de vivre et de manger du poisson…

Grand cormoran

Grand Cormoran au pressing... Photo © JP. Mériaux / Corif - LPO IDF

Fiche rédigée par les adhérents de la LPO Île-de-France

 

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